La Tchéquie a modernisé la clinique Beauséjour à Rabat-Salé
La République tchèque et le Maroc : ces deux pays entretiennent encore des relations plutôt timides, mais ils ne cessent de se rapprocher, comme en témoigne la coopération tchéco-marocaine dans le domaine de la santé. Dans le cadre du programme d’aide humanitaire MEDEVAC des liens étroits ont été établis, ces deux dernières années, notamment entre les médecins cardiologues et les spécialistes tchèques ont déjà opéré, à Fez, plusieurs dizaines d’enfants marocains souffrant de malformations du cœur. Un autre projet de développement a été réalisé, à l’initiative de l’ambassade tchèque au Maroc, à Rabat-Salé : en 2015, la République tchèque a fourni un équipement haut de gamme au service des soins intensifs de la clinique Beauséjour.
« Nous sommes situés à Salé, une petite ville à côté de Rabat. Depuis le centre de la capitale, il faut traverser le fleuve pour accéder à notre clinique. A l’époque où elle a été créée, il n’y avait que quatre cliniques dans tout Rabat-Salé. Nous espérons toujours garder la même réputation de clinique sérieuse. Ce n’est pas facile, il y a de la concurrence. Notre objectif est de faire de la bonne médecine et non pas de rentabiliser. »
La clinique Beauséjour fait partie des 35 établissements hospitaliers que compte la capitale du Maroc. Fondée il y a plus de cinquante ans par le père iranien de Salima Ostowar-Lahla, elle dispose d’une soixantaine de places et emploie quelque 80 personnes.
« Ici se trouve la réception, avec des salles de consultation où l’on reçoit les patients en urgence et des salles de pansement. La clinique a deux étages et un entresol où se trouvent cinq blocs opératoires. Un des étages est consacré aux femmes : à la médecine, les interventions et l’obstétrique. L’autre est consacré à la chirurgie et à la réanimation. C’est là que se trouve le service équipé par la République tchèque. On y hospitalise des patients qui ont besoin d’être réanimés ou qui ont besoin de soins intensifs après de grosses interventions. Nous allons le visiter maintenant… »« Dans ce service, nous avons eu le plaisir d’avoir été équipés en lits de la marque LINET. A côté de chaque lit, il y a le monitoring, donc de l’électrocardiogramme qui permet de surveiller le patient. Nous sommes passés à côté d’un très beau charriot d’urgence de la marque LINET. Il nous a été offert également par la République tchèque. Devant chaque lit, il y a un respirateur, un pousse-seringue, enfin tout l’équipement nécessaire. Tout provient de la République tchèque. Les familles peuvent visiter les patients. Nous avons ici par exemple un patient qui a une tumeur de la vessie et un autre qui a subi un AVC, un accident vasculaire cérébral. »Etes-vous satisfaits de la qualité de cet équipement offert par la République tchèque ?
« Bien entendu. A vrai dire, on n’avait jamais vu de lits pareils. Ils permettent à toute l’équipe d’aides-soignantes de travailler plus facilement. Les lits sont souples. On peut les lever de haut en bas, la partie des jambes et de la tête. En plus, ils s’inclinent sur les côtés. Cela aide énormément lorsque nous sommes obligés de faire une toilette complète des malades grabataires. Le malade aussi souffre un peu moins pendant les soins. »En quittant le service des soins intensifs, nous passons par la maternité.
Salima Ostowar-Lahla : « La maternité porte le nom de mon père, le premier gynécologue étranger au Maroc. C’est lui qui a fondé la clinique, avec mon oncle maternel qui était, lui, le premier cardiologue au Maroc. Ici, l’accouchement est un événement, toute la famille se rassemble autour de la femme et du nouveau-né… »
Je vois un ruban rose accroché à la porte, c’est une petite fille qui est née ?« Exactement. Il y a beaucoup de bruit autour ! » (rires)
Je sais qu’il vous arrive aussi, de temps à autre, de soigner des Tchèques…
« Oui, nous avons par exemple soigné, il y a plusieurs dizaines d’années, un illustrateur tchèque, hospitalisé en réanimation. Il nous a laissés un tableau en guise de remerciement. Nous l’avons gardé. Le dessin est signé, mais nous ne sommes jamais arrivés à lire son nom. »