La Tchéquie est-elle un paradis environnemental ?
La République tchèque occupe la quatrième place au classement écologique global (Environmental Sustainability Index) préparé pour le Forum économique mondial de cette année à Davos. 133 pays figurent dans ce classement établi par une équipe internationale dirigée par des experts de l'Université de Yale, aux Etats-Unis. Examiné de près, ce succès de la politique environnementale tchèque se révèle cependant assez problématique.
C'est la Nouvelle Zélande qui s'est placée en tête du classement suivie par la Suède, la Finlande, la Tchéquie et la Grande-Bretagne. Selon ce rapport, la République tchèque a atteint d'excellents résultats dans le traitement des eaux et dans la productivité de l'exploitation des ressources naturelles. Par contre, ses résultats sont plutôt médiocres en ce qui concerne le développement énergétique durable, la qualité de l'air et la diversité biologique.
Selon Karolina Sulova, porte-parole du ministère tchèque de l'Environnement, cette excellente position de la Tchéquie ne serait due qu'au choix des indicateurs favorables à la situation dans notre pays : "L'année dernière les mêmes auteurs ont examiné la situation d'une autre manière, et la République tchèque n'occupait que la 92e position. Elle était l'un des derniers pays de l'Union européenne. Derrière elle, il n'y avait que la Pologne et la Belgique. Notre position est bonne notamment dans la catégorie de la "santé environnementale qui comprend par exemple l'accès des gens aux services sanitaires et à l'eau potable. Et c'est cela qui nous a valu une si bonne place."
D'après Karolina Sulova cette année l'analyse ne prend pas en considération les catégories où la Tchéquie affronte de sérieux problèmes notamment la production et le recyclage des déchets, la santé des forêts et l'érosion du sol. On affirme dans le rapport qu'en Tchéquie il n'y plus aucun foyer utilisant pour le chauffage des combustibles solides, mais il suffit de visiter n'importe quel village tchèque pour se rendre compte que ce n'est pas vrai. La situation dans ce domaine s'est considérablement aggravée après les dernières hausses des prix du gaz et de l'électricité.
D'ailleurs les auteurs du rapport eux-mêmes reconnaissent qu'ils se sont heurtés, lors de leur travail, à des doutes sérieux et des lacunes dans leurs sources d'informations. Ils estiment, cependant, que l'index donne une image claire de l'orientation environnementale des Etats y figurant et démontre l'attitude des gouvernements vis-à-vis de l'environnement de leur pays.