La Tchéquie parmi les victimes des cyber-attaques contre le système d’échange de quotas

Ces derniers jours les registres du système communautaire d’échange de quotas d’émissions de CO2 ont subi des cyber-attaques du type phishing. Parmi les victimes de ces opérations frauduleuses il y a également le registre de République tchèque.

Dans le cadre du système européen d’échange de quotas d’émission, (système européen ETS) près de 10 000 centrales à forte consommation d’énergie peuvent acheter et vendre des crédits d’émissions représentant environ 40% du volume total des émissions de CO2 au niveau européen.

Ce mercredi, des hackers ont retiré illégalement 470 000 droits d’émissions du compte de la société Black-stone Global Ventures d’une valeur de quelque 25 millions d’euros. C’est la dernière d’une série de cyber-attaques ayant frappé depuis novembre dernier plusieurs pays. Nikos Tornikidis, manager du portfolio de la société Black-stone Global Ventures estime que c’est la société OTE qui organise et surveille tous les échanges tchèques de quotas d’émissions qui est le principal perdant de la dernière attaque :

« Nous ne le voyons pas comme notre perte mais comme une perte de la société OTE. C’est à notre initiative et à la suite des mesures que nous avions prises qu’ont été bloquées les transactions concernant les droits d’émission dans toute l’Europe pendant toute une semaine. Nous allons voir pendant les jours à venir quelles seront les informations en provenance des autres registres nationaux qui sont maintenant soumis à des contrôles. »

Photo: Commission européenne
Face à cette situation, la Commission européenne a été obligée de prendre des mesures de sécurité nécessaires et ouvert une enquête sur les faux sites web qui ont rendu possible cette opération. Nikos Tornikidis retrace le trajet probable des droits d’émissions transférés :

« Selon les informations de ce mercredi, ces quotas ont été d’abord transférés en Pologne, puis en Estonie et finalement au Liechtenstein. Cela ressemble beaucoup à ce qui est arrivé en novembre dernier à une société de fabrication de ciment. Il y a cependant une différence parce que cette société ne l’avait découvert qu’après une semaine, tandis que nous avons découvert cette attaque six heures après sa réalisation. »

Bien que la Commission européenne indique que l’attaque n’aurait pas porté atteinte à la sécurité du registre communautaire et du journal des transactions communautaire indépendant, Nikos Tornikidis constate que ces cyber-attaques ont révélé les failles existant dans la protection du système de quotas :

Photo: Commission européenne
« Je m’étonne un peu qu’à l’heure actuelle où il est possible d’assurer par des moyens électroniques la sécurité de beaucoup de choses, des comptes financiers, des comptes d’investissements dans les banques, le système d’échange de quotas permette l’accès à des personnes qui ne sont pas autorisées à ce genre de transactions. »

Pour Nikos Tornikidis il s’agit donc avant tout d’une affaire de logiciel. Il constate que la plupart de ces registres européens sont créés ou contrôlés par des organes d’Etat et que leurs systèmes de protection ne sont pas assez efficaces ou au moins n’atteignent pas le niveau des systèmes des institutions financières privées.