La TNT aussi en République tchèque

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La télévison numérique terrestre (TNT) a été lancée cette semaine en France. La révolution technologique qui bouleverse progessivement le paysage audiovisuel en Europe est également en passe de se réaliser en République tchèque. Mais la transition est parfois difficile.

Trente-deux sociétés ont déposé une demande de licence pour la diffusion numérique de chaines télévisées auprès du CSA local (Rada pro rozhlasove a televizni vysilani). En tout, cela représente 52 chaînes potentielles, certaines des sociétés ayant déposé plusieurs demandes.

Les chaînes privées Nova et Prima sont sur les rangs et figurent naturellement parmi les favoris dans la course aux licences. La télévision publique a quant à elle monté deux projets, l'un de chaîne d'information en continue appelée CT24, l'autre de chaîne éducative, CT4. En tout, 13 demandes de licence concernent des projets de chaînes « tout info », dont Nova news, celle du groupe CET 21, propriétaire de TV Nova.

D'autres projets ont vu le jour, certains plus bancals que d'autres. Le propriétaire de la radio chrétienne Proglas a par exemple déposé une ébauche de « télévision familiale positive » qu'il a appelée Noé. Dans un autre genre, Fero Fenic, le directeur du festival de cinéma Febiofest, a mis sur pied un projet ambitieux de chaîne de documentaires. Seul problème, mais pas des moindres : le coût.

Et les investisseurs sont d'autant plus difficiles à trouver que les nouvelles chaînes numériques ne pourront être rentables qu'après deux ans, en raison de la faible couverture du territoire et du nombre peu élevé de foyers équipés.

Le groupe français Lagardère, déjà propriétaire des stations de radio Frekvence 1 et Evropa 2, s'est lui aussi engagé dans la course à la télévision numérique terrestre en République tchèque. On écoute son représentant à Prague, Michel Fleischmann :

« Nous sommes intéressés par la création de chaînes. Nous avons déposé deux dossiers, dans la logique de notre existence en RT, l'un basé sur notre connaissance et notre succès dans le domaine des radios musicales, l'autre également basé sur notre succès et la formule trouvée pour faire une radio généraliste. L'un s'appelle TE2, l'autre - dont il faudra probablement changer le nom - s'appelle provisoirement TF1... On est dans une situation un tout petit peu floue, dans le sens où le CSA local a lancé un appel d'offres avant d'avoir une loi sur les communications électroniques qui serait adaptée à cette nouvelle technologie qui va prendre le dessus dans les années à venir. »

Le groupe Lagardère possède également MCM (chaîne musicale). L'un des projets est-il l'équivalent d'un MCM tchèque ?

« Nous aimerions travailler en commun avec MCM, nous avons intérêt à nous reposer sur leur savoir-faire, sans oublier Lagardère Images, qui est quand même un formidable stock de films, de documentaires, etc. Donc, nous avons sur quoi nous reposer chez Lagardère pour pouvoir développer des télévisions numériques ici. »

Pas de projet de Paris-Match TV à Prague ?

« Paris-Match n'existe pas à Prague, donc n'allons pas trop vite. Mais si l'occasion se présente et si on peut faire une télévision qui a des chances de réussite, alors pourquoi pas Paris-Match ? »