La visite du pape Jean-Paul II en Croatie vue de Tchéquie

Le pape Jean-Paul II en Croatie, photo: CTK

Le centième voyage du pape Jean-Paul II, qui l'a mené en Croatie et qui a duré cinq jours, a été suivi assez attentivement, aussi, par la presse tchèque. L'ensemble des quotidiens ont parlé de l'extraordinaire courage avec lequel, malade, le pape affrontait les difficultés physiques de ce voyage dans un pays où, en cette saison, les températures se situent rarement au-dessous de 30 degrés.

Le pape Jean-Paul II en Croatie,  photo: CTK
A cette occasion, une récente édition du journal Lidove noviny rappelle que, dans l'histoire papale, Jean-Paul II est probablement celui qui voyage le plus. En effet, il aurait parcouru, depuis son intronisation en 1978, près de cent-trente pays, dont certains à plusieurs reprises.

« Le pape a toujours attiré, pendant ses voyages, des foules de gens, peut-on lire dans le journal qui continue : C'est probablement aux Philippines, en 1995, qu'il y en avait le plus, près de quatre millions. Le séjour le plus émotif, cependant, ce fut celui dans sa Pologne natale, pendant la période de « guerre froide » : des blindés écrasaient alors les fleurs, jetées par les gens dans les rues, la police refoulait ceux qui étaient venus voir le pape. »

Comment cette récente visite du pape en Croatie est-elle vue par Daniel Herman, porte-parole de la Conférence épiscopale ?

Le pape Jean-Paul II en Croatie,  photo: CTK
« C'était un voyage absolument unique, car jubilaire. On peut dire que le pape, malgré son mauvais état physique, se porte bien sur le plan psychique, nettement mieux que l'on ne le croit... J'ai eu l'occasion de le voir, pour la dernière fois, en mars dernier et je ne peux que le confirmer ; il a de la peine à marcher - il bouge à l'aide d'un charriot spécial - mais il parle d'une voix sereine, et il voit clair dans ce qu'il veut dire. Selon un collègue grec, la visite de ce vieux pape aurait entièrement changé le climat au sein de la société grecque par rapport à l'Eglise catholique, considérée depuis toujours comme un élément étranger, dans un pays à prédomination orthodoxe. Ce vieil homme est doté d'un certain charmisme. Ceci dit, on ne saurait négliger les contraintes imposées par son âge et sa maladie ».

C'est un peu dans cet esprit qu'a parlé, aussi, lors de sa visite, l'année écoulée à Prague, l'historienne française, Mme Elisabeth Maxwell. Je rappellerai ses paroles à propos du dialogue judéo-chrétien.

« Je ne suis pas catholique, alors je ne prêche pas pour mon sang. Mais je dois dire que les catholiques ont beaucoup fait dans la réconciliation mutuelle et, en particulier, le pape, Jean-Paul II. Il est le premier à avoir visité une synagogue, à Rome ».