L’agence Czech Tourism à Paris, toujours à l’écoute des touristes français

Photo: CzechTourism

En 2014, la République tchèque a enregistré un nombre records de touristes : près de 8,1 millions de personnes ont eu alors envie de découvrir les beautés des contrées tchèques, moraves et silésiennes. Si les touristes les plus nombreux proviennent d’Allemagne, d’Autriche, de la Slovaquie ou de la Pologne, la République tchèque reste également une destination étrangère favorite des citoyens français. Malgré cela, certains d’entre eux, ignorent encore que la République tchèque n’est désormais plus la Tchécoslovaquie. Radio Prague a eu le plaisir de s’entretenir avec Marie Muchová, chargée des relations publiques au sein de l’antenne parisienne de l’agence nationale Czech Tourism, dont le bureau y a été inauguré à la fin des années 1990, pour qu’elle nous en dévoile davantage sur le rôle et la mission de l’organisme. Après plusieurs mois de reconstruction, l’agence Czech Tourism sera nouvellement ouverte au grand public à partir du mois de mars au 18 rue Bonaparte, dans le 6e arrondissement de la capitale française.

« La mission de Czech Tourism à Paris est claire, c’est celle de promouvoir la République tchèque, en tant que destination de tourisme, de voyage sur le marché français. »

Quels sont les moyens que vous utilisez pour promouvoir le pays ?

« Nous travaillons sur trois niveaux. Dans un premier temps, c’est bien sûr le grand public pour lequel on offre un service d’accueil et d’information tout simplement. Le public français peut nous rendre visite à notre accueil à 18 rue Bonaparte, ou nous appeler et envoyer des mails avec des questions d’ordre pratique sur la République tchèque. Dans un deuxième temps, on travaille en termes de relations de presse, je travaille beaucoup avec les journalistes français. Je leur fais découvrir la destination, je les fait partir. Dans un troisième temps, le travail de Czech Tourism se concentre sur les agences de voyage. Nous faisons donc des formations pour les agences de voyage, que l’on renseigne sur la destination, parce que forcément mieux un agent de voyage va connaître la destination, plus il pourra la vendre, et plus il pourra renseigner ses clients sur le pays. Don ce sont vraiment les trois axes sur lesquels nous travaillons : grand public, médias et professionnels du tourisme. »

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Etes-vous uniquement sollicité par des Français, qui souhaitent en savoir d’avantage sur la République tchèque, ou également par d’autres nationalités ?

« Je dirais que dans les 99%, le bureau parisien est essentiellement sollicité par des Français. Il est vrai que parfois nous avons des demandes de la Suisse, de la Belgique ou du Canada, mais on reste principalement ciblé sur le public français. »

A propos des statistiques, disposez-vous de pourcentages quant à savoir d’où proviennent les citoyens français qui se rendent en République tchèque ?

« De nos jours, avec l’espace Schengen, c’est assez compliqué d’avoir ce genre de statistiques, mais pour ma part, je pense qu’une grande partie des Français viennent de la région d’Alsace et de l’est de la France. Ce sont bien sûr les régions, où les vols sont directs pour Prague : à savoir Lyon, forcément Paris, Nantes et bientôt Bordeaux. »

Prenez-vous également en compte le tourisme d’affaires ? A–t-il augmenté ?

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« Je dois dire que le tourisme professionnel est plus dans la gestion du Prague Convention Bureau, qui est une branche de Czech Tourism. Au sein du bureau parisien du Czech Tourism on s’occupe du tourisme d’affaires de manière assez limité. On essaie néanmoins de faire une, voire deux activités par an pour promouvoir la République tchèque comme destination d’affaires. Mais comme je disais ce n’est pas vraiment notre domaine, on se focalise sur le tourisme de loisirs. »

Quels sont les questions et les renseignements que l’on vous demande à votre bureau, rue Bonaparte ?

« Parfois ce sont des questions très basiques et pratiques : ‘faut-il un passeport pour se rendre en République tchèque ? Quelle est la monnaie ? Comment faut-il pour s’y rendre ?’. Et cela peut aller jusqu’à des questions très pointues sur certains domaines, par exemple des familles qui partent avec des enfants, donc elles se renseignent sur les possibilités de tourisme qui plaira aux enfants. Ce sont également des personnes à mobilité réduite, qui ont besoin de préparer leur voyage à l’avance. Mais la plupart des questions ont rapport à la destination : ce qu’il faut voir, ce qu’il ne faut pas manquer, quels sont les atouts touristiques, quels sont les lieux, les villes à ne pas manquer. »

Y-a-t-il également eu des questions, un peu curieuses peut-être?

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« Parfois, ce sont des questions qui nous font rire. Je n’ai pas envie de me moquer de quelqu’un, mais c’est vrai que parfois on nous demande s’il y a besoin de visas (la République tchèque est entrée dans l’Union européenne au 1er mai 2004, ndlr), de vaccins, et si l’eau est potable. Ce sont donc des questions qui nous font un peu sourire, mais nous sommes là pour cela. Et si ce genre de questions existe toujours, c’est qu’il y a toujours du travail à faire. »

Etant Tchèque, cela m’intéresse particulièrement : est-ce que certaines personnes continuent de penser que la Tchécoslovaquie est toujours un pays ?

« Oui, absolument. Je dois dire que sur dix appels, peut-être deux appels ou deux mails sur dix sont : ‘Bonjour, je pars en Tchécoslovaquie la semaine prochaine..’. Donc, nous essayons de dire gentiment que la Tchécoslovaquie n’existe plus. Mais c’est vrai que dans la conscience collective, la Tchécoslovaquie, pour certaines personnes, ne s’est jamais dissolue. »

Pour quelles raisons d’après vous ?

« Je pense qu’il s’agit surtout de personnes qui sont plus âgées, et qui ont appris à l’école que c’était la Tchécoslovaquie, et qui ne suivent pas forcément le cours des évènements à l’étranger. »

Comment se fait-il que la République tchèque reste une destination toujours aussi populaire auprès des Français ?

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« Alors il y a plusieurs facteurs : la République tchèque reste une destination qui est très facile d’accès. Des vols depuis plusieurs villes françaises vont directement à Prague. C’est une ville qui n’est donc pas loin, ce sont des vols rapides, qui se prêtent facilement à des séjours assez courts, à des week-end prolongés, qui sont devenus à la mode ces dernières années. En moyenne, les Français partent cinq fois par an, et dont trois à quatre fois ce sont des vacances très courtes, de trois à quatre jours. Prague reste la ville où se concentre 70% des touristes, une destination facile d’accès, et qui n’est pas excessivement chère. Depuis quelques années, on sent en Europe une pression sur les budgets. On se rend compte notamment en France que malgré le fait qu’ils aient des budgets plus serrés, les Français ne partent pas moins, mais ils partent pour moins d’argent. Donc c’est aussi pour cela que la République tchèque reste très populaire. Il y a bien sûr un patrimoine culturel fou, que les Français adorent, notamment le baroque, les opéras. Cela reste donc une destination culturelle très riche, très appréciée des Français. »

Est-ce que la connaissance du reste du pays, des autres villes tchèque que Prague, s’est-elle améliorée avec le temps ?

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« Je dois dire qu’améliorer la notoriété des régions, c’est un de nos objectifs premiers. Car comme je le disais, 70% des touristes restent essentiellement à Prague. Mais ce ne sont pas seulement les Français, de manière générale les statistiques se situent aux alentours des 70% pour les touristes. Notre but premier est donc de promouvoir les régions. C’est une course à long terme, c’est quelque chose qui prendra des années, mais je pense que cela s’améliore. Les villes comme Plzeň, notamment, Český Krumlov, Brno et Olomouc, commencent à être connues, aussi parce que beaucoup de gens sont déjà venus en République tchèque et veulent revenir. Et cela leur permet d’élargir leur périmètre de voyage, et ils sont plus propices à faire des circuits. Je dois dire que des évènements, comme notamment cette année, Plzeň, qui est capitale européenne de la culture, aide à promouvoir autre chose que Prague. »

Avec l’arrivée, au début de l’année 2013, du nouveau directeur, Filip Votava, à l’antenne parisienne de Czech Tourism, est ce que la ligne de direction, d’orientation de l’agence, a-t-elle changé, évolué ?

« Je pense que la ligne principale reste plus ou moins la même, les buts sont les mêmes. C’est vrai que dans les moyens de promotion on peut sentir certaines différences. Monsieur Votava a notamment décidé de cibler davantage nos activités grand public sur des régions stratégiquement intéressantes. Lorsque nous faisons, par exemple, des salons de tourisme grand public, on se focalise notamment sur la région d’Alsace, où les touristes sont plus propices à partir, de par la proximité géographique. Cette année, par exemple, on a été présent au salon à Mulhouse, à Strasbourg, et comme depuis les deux dernières années, nous allons être présents à Colmar à la fin de l’année. Nous avons donc peut-être plus ciblé certaines régions stratégiques par rapport au travail avec le grand public, mais sinon les efforts restent plus ou moins les mêmes. »

Y-a-t-il une coordination entre les différentes antennes de Czech Tourism à travers le monde ?

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« Oui, alors environ deux fois par an, le siège organise des rendez-vous de tous les directeurs. Les directeurs des autres antennes se connaissent donc, et je dois dire que la communication entre les différentes antennes fonctionne très bien. On s’échange des contacts, de bonnes idées, de bonnes remarques. En termes de communication sur certaines villes, on travaille par exemple beaucoup avec Ostrava, donc nous faisons parfois des voyages communs. Nous de Paris, par exemple, nous travaillons souvent avec l’office de tourisme qui se trouve à Amsterdam, parce que celui-ci s’occupe lui aussi de la Belgique. Donc oui, il y a pas mal de coopération entre les différents directeurs. »