L’alpiniste Radek Jaroš face au défi des sept sommets

Mont Vinson, photo: Radek Jaroš

Déjà vainqueur il y a quelques années des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres, Radek Jaroš s’est lancé un nouveau défi, celui des sept sommets, qui consiste à réaliser l’ascension des points culminants de tous les continents de la planète. Le challenge avance bien puisque l’alpiniste tchèque vient de venir à bout du mont Vinson, la plus haute montagne de l'Antarctique.

Mont Vinson,  photo: Radek Jaroš
En 2015, un film, Cesta vzhůru (Vers le haut), lui était consacré. Le long métrage, primé dans plusieurs festivals, racontait le périple de Radek Jaroš, l’été précédent, pour gravir le K2. Il était alors devenu le premier Tchèque à réussir l’ascension du deuxième plus haut sommet du globe et le quinzième alpiniste au monde à avoir escaladé, sans oxygène artificiel, les quatorze « 8 000 » que compte la Terre.

Autant dire que Radek Jaroš est une célébrité, et pas seulement en République tchèque. Cela ne lui suffisait sans doute pas puisque, dans la foulée, le natif de Nové Město, en Vysočina, s’est mis en tête de s’attaquer aux points culminants des sept continents de notre planète. Au printemps 2016, il avait entamé ce nouveau challenge par le Denali, en Alaska. Au micro de la Radio tchèque, il racontait, après l’ascension :

« C’était beau, intéressant, un nouveau pas vers l’inconnu. Au final, c’est cela qui m’attire. Après avoir fait la dite ‘couronne de l’Himalaya’, l’ascension des quatorze sommets à plus de 8 000 mètres, c’est pour cette raison que je suis passé au défi des sept sommets. Pour la couronne de l’Himalaya, j’avais débuté par le mont Everest, la plus haute montagne d’Asie, donc je n’ai pas besoin de recommencer. Cette fois-ci, je me suis d’abord acclimaté au mont Blanc, où nous n’avons pas même pu atteindre le sommet en raison de la météo. Je me suis rendu ensuite pour dix jours en Alaska où se trouve le plus haut sommet d’Amérique du Nord, longtemps connu sous le nom de mont McKinley, mais qui, depuis cette année 2016, a retrouvé son nom originel Denali. »

Radek Jaroš,  photo: archives de Radek Jaroš
A l’automne suivant, Radek Jaroš s’est attaché à rayer de sa liste l’Elbrouz dans le Caucase, le point culminant de l’Europe. Pour corser un peu les choses, il a décidé de faire le trajet depuis la région de Vysočina à vélo. Depuis, l’alpiniste s’est également occupé du mont Kosciuszko, le plus haut sommet du sous-continent australien. Ce n’est cependant pas le point culminant océanien ; c’est pourquoi le légendaire Reinhold Messner, le héros de Radek Jaroš, propose une autre liste sur laquelle c’est le Puncak Jaya qu’il convient de gravir en Océanie.

Le Tchèque de 53 ans entend bien en passer par là. Mais avant cela, à la mi-décembre, il a décidé de s’occuper du mont Vinson, la plus haute montagne du continent antarctique avec ses 4 892 mètres, c’est-à-dire un peu plus que le mont Blanc. On pourrait croire qu’une telle ascension s’effectue dans une relative solitude mais ce n’est pas le cas. Ils sont tout de même quelques-uns à fréquenter la région pour des motifs divers. Radek Jaroš :

« Nous étions quelque soixante personnes dans l’avion de marque Iliouchine qui nous a transporté ici. Sur cette population, un tiers étaient des scientifiques, un tiers souhaitaient se rendre au pôle Sud et le dernier tiers se destinaient au massif Vinson. »

Radek Jaroš,  photo: Milan Kopecký,  ČRo
L’aventure n’a pas été aisée. Tout se présentait sous les meilleurs auspices jusqu’au camp de base, à 2 200 mètres d’altitude, quand une violente tempête a endommagé l’équipement des sept membres de l’expédition. La tempête redouble d’intensité et emporte quelques heures plus tard la tente de Radek Jaroš. Les éléments se calment cependant, l’équipe parvient à arranger son matériel et atteint finalement le sommet du mont Vinson le 25 décembre.

Mission accompli pour Radek Jaroš auquel il ne reste plus désormais qu’à défier le Puncak Jaya, le Kilimandjaro en Afrique et l'Aconcagua en Amérique du Sud. Il faut au moins ça pour parvenir à inscrire ses pas dans ceux de Reinhold Messner.