L’Armée tchèque doit se préparer à l’après-Afghanistan
« Se préparer à l’après-Afghanistan » : c’est ce que le ministre de la Défense a déclaré qu’il convenait de faire, lundi, lors d’un séminaire au Sénat consacré aux missions de l’Armée tchèque à l’étranger. S’il ne doute pas du sens et de l’utilité des dix années passées jusqu’à présent par le contingent tchèque en Afghanistan dans le cadre de l’alliance de la Force d’assistance et de sécurité de l’OTAN (ISAF), Alexandr Vondra a toutefois souligné que, dans un proche avenir, les pays européens membres de l’OTAN allaient d’abord devoir se consacrer à la défense de leur territoire.
La mission de l’ISAF en Afghanistan et, avec elle, celle du contingent tchèque, s’achèvera fin 2014. La responsabilité de la sécurité dans le pays reviendra alors à l’armée et à la police locales, seul un minimum de forces alliées étant appelé à rester sur place. Selon le projet préparé par le ministre de la Défense, le nombre de militaires tchèques devrait ainsi être progressivement réduit pour passer de 640 soldats cette année à 340 en 2014. La présence tchèque en Afghanistan, qui remonte à 2002 avec l’envoi à l’époque d’un hôpital de campagne et d’une unité des forces spéciales, a été la plus importante l’année dernière avec 720 soldats. En début d’année, lors d’une visite aux Etats-Unis, Alexandr Vondra avait annoncé qu’il entendait prolonger de deux années supplémentaires la mission tchèque, qui devait initialement arriver à son terme à la fin de cette année.
Lundi, le ministre de la Défense s’est efforcé de tordre le cou aux critiques selon lesquelles la mission de l’ISAF et à travers elle l’engagement tchèque n’avaient pas eu de sens. S’il a reconnu que l’Afghanistan ne s’était pas transformé en une « oasis de stabilité et de démocratie », il a néanmoins fait remarquer qu’un certain nombre d’objectifs avaient été atteints. Toujours selon lui, les opérations en Afghanistan ont souvent été sorties de leur contexte. « Il existe des raisons évidentes et toujours valables qui expliquent pourquoi nous nous sommes engagés comme alliés dans ce pays », a rappelé le ministre tchèque. « Nous participons à la reconstruction du pays tout en assurant l’entraînement des forces de sécurité afghanes afin de partir la conscience tranquille ». Enfin, Alexandr Vondra ne partage pas l’avis selon lequel les soldats tchèques ayant opéré ou opérant en Afghanistan se seraient « afghanisés ». Le ministre estime que l’expérience emmagasinée et le matériel acheté serviront pour d’autres opérations militaires à l’étranger. « Néanmoins, a conclu le ministre de la Défense, étant donné les moyens limités dont nous disposons tous, et pas seulement la République tchèque, nous devrons nous poser la question de fond de savoir de quelle manière l’envoi de soldats sert les intérêts des alliés et aussi nos intérêts ».