L’Armée tchèque participera au renforcement de l’OTAN en Afghanistan

Photo: Site officiel de l'Armée tchèque

Le nombre de soldats tchèques qui opèrent en Afghanistan augmentera très probablement à compter de l’année prochaine. Le gouvernement prévoit en effet de participer à l’augmentation de 3 000 soldats annoncée par l’OTAN en milieu de semaine à Bruxelles pour renforcer sa mission de conseil et d’assistance aux forces armées afghanes. Tandis que les Etats-Unis fourniront la moitié des troupes, l’Armée tchèque, elle, devrait envoyer quelques dizaines de soldats supplémentaires

Photo: Site officiel de l'Armée tchèque
Présents depuis déjà 2002, les soldats tchèques, on le sait, resteront en Afghanistan quelque temps encore. Si l’on s’en tient au dernier plan de participation aux missions à l’étranger et du maintien de la paix dans le monde adopté par le gouvernement au printemps 2016, l’Armée tchèque poursuivra ses différentes missions dans le pays asiatique au moins jusqu’en 2018, et ce toujours dans le cadre de la Mission Resolue Support (Mission de Soutien déterminé), mission de formation, de conseil et d'assistance à la lutte anti-terroriste dirigée par l'Alliance atlantique.

Depuis le début de l’engagement de l’Armée tchèque il y a désormais donc quinze ans de cela, soit un an après l’éclatement de la guerre menée par la coalition occidentale contre les Talibans en représailles des attentats du 11 septembre 2011, l’Afghanistan est le pays dans le monde où opèrent le plus grand nombre de soldats tchèques. S’ils ne sont plus aussi nombreux qu’au début, lorsque leur nombre approchait les 700, leur présence n’est cependant pas négligeable et devrait donc se renforcer un peu plus encore dans un proche avenir, comme l’a confirmé à Bruxelles le ministre de la Défense, Martin Stropnický :

Martin Stropnický,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Nous avons actuellement 250 soldats là-bas et nous sommes prêts à répondre à la demande qui a été formulée par les Etats-Unis auprès de leurs alliés de l’OTAN. Nous avons toujours dit que répondre à une telle demande était dans nos moyens. Nous le sommes d’autant plus que cette augmentation ne sera pas dramatique. Nos effectifs devraient s’élever à 300 soldats. Je pense que cette augmentation des troupes concernera l’entraînement des pilotes afghans et que notre personnel à l’hôpital militaire restera du même ordre, comme à Bagram. »

Parmi les différents pays membres de l’OTAN engagés en Afghanistan, la République tchèque possède le huitième contingent militaire le plus nombreux. Le gouvernement attache une grande importance au respect de ses engagements pris vis-à-vis de l’Alliance, tout en considérant, comme l’avait affirmé le Premier ministre Bohuslav Sobotka en 2016 lors d’une visite à Kaboul, qu’un « Afghanistan stable et prospère, capable de pourvoir lui-même à ses besoins sécuritaires, est dans l’intérêt de la sécurité de tous, y compris de la République tchèque ».

Pour rappel, l’essentiel des troupes tchèques opèrent à la base aérienne internationale de Bagram, dont ils sont chargés de la protection. Les autres soldats, situés à Kaboul, participent à la formation des pilotes afghans d’hélicoptères ou encore travaillent à l’hôpital militaire international.

Photo: Site officiel de l'Armée tchèque
Au total, le nombre de soldats représentants de l’OTAN en Afghanistan passera de 13 000 à 16 000, comme l’a annoncé son secrétaire général Jens Stoltenberg à Bruxelles, avec pour mission plus particulièrement de participer à l’entraînement des forces spéciales, au développement de la force aérienne de l’armée afghane ou encore à la formation dans les écoles militaires.

La décision formelle d’augmenter le nombre de troupes de l’Alliance devait être prise ce jeudi, deuxième jour d’une réunion des ministres de la Défense des vingt-neuf pays de l’OTAN. Ce renforcement de la présence en Afghanistan entre dans le cadre de la nouvelle stratégie annoncée par le président américain Donald Trump suite à une analyse approfondie de l’évolution de la situation sur le terrain, où on assiste à une recrudescence des attentats alors que les Talibans contrôlent de nouveau près de 40% du territoire.