L’Assemblée parlementaire de l’OTAN exhorte les pays membres à ne pas réduire leurs budgets de défense

Photo: CTK

Du 9 au 12 novembre Prague a accueilli la 58e session annuelle de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). La session de l’Assemblée a réuni à Prague quelque 350 parlementaires des 28 pays d’Amérique du Nord et d’Europe membres de l’Alliance et aussi des délégués de pays partenaires et des observateurs.

Karl Lamers  (au centre),  photo: CTK
L’Assemblée parlementaire de l’OTAN ne fait pas partie des structures de l’Alliance. C’est un organe consultatif dont les sessions sont organisées deux fois par an et qui a pour objectif de renforcer la coopération et la compréhension mutuelle entre les pays membres de l’OTAN. Parmi les grands thèmes de sa session de Prague, la situation en Afghanistan et au Moyen-Orient, et la crise économique et la réduction des budgets de défense des pays membres de l’Alliance. Le président de l’Assemblée Karl Lamers a souligné dans ce contexte que les pays de l’OTAN devraient éviter de diminuer ces budgets et améliorer la coordination de leurs capacités de défense. Selon Karl Lamers, la politique restrictive risque d’avoir des retombées particulièrement néfastes sur la situation en Afghanistan après le retrait des forces de l’OTAN de ce pays en 2014 :

« Nous ne pouvons pas réagir à cette crise en coupant les budgets d’une manière qui mènerait à une crise de sécurité. (...) Nous devons conserver la confiance du peuple afghan justement pour la période après 2014. C’est la seule possibilité d’assurer le succès de cette mission. »

Et Karl Lamers de souligner que l’OTAN a besoin d’une plus grande solidarité pour assurer la défense collective. Une attention particulière a été consacrée également à la situation en Syrie et ses retombées sur la politique internationale. Une résolution adoptée à l’issue de la session condamne la répression exercée par le régime du président Bachar al-Assad mais attire également l’attention sur le danger d’infiltration de djihadistes et d’autres groupes extrémistes parmi les forces d’opposition en Syrie. La résolution exhorte donc les pays membres de l’OTAN à collaborer avec l’opposition syrienne afin de surmonter les antagonismes au sein du mouvement, réduire l’influence des extrémistes et prévenir les risques de violences ethnique et confessionnelle.

Anders Fogg Rasmussen,  photo: CTK
Dans son allocution prononcée, lundi, lors de la session plénière de l’Assemblée, le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogg Rasmussen a salué l’accord de compromis conclu entre les forces de l’opposition syrienne ce week-end à Doha et a constaté que la situation dans ce pays devait être réglée par des moyens politiques. L’OTAN, selon son secrétaire général, n’envisage pas d’intervenir en Syrie comme il l’a fait en Libye car ni les Etats de la région ni l’opposition ne demandent une telle intervention.

Le secrétaire général de l’OTAN estime que les pays membres de l’Alliance devraient conserver leurs budgets de défense au moins au niveau actuel et les augmenter dès que leur situation économique se sera améliorée. Les pays de l’OTAN sont censés consacrer à la défense 2 % de leur PIB mais cette revendication de l’Alliance n’est pas respectée actuellement pas la majorité de ses membres y compris la République tchèque.

Dans son allocution devant l’Assemblée, le premier ministre tchèque Petr Nečas s’est vu obligé de réagir à cette situation. D’après lui, la réduction des moyens pour l’armée est un problème brûlant en République tchèque mais la priorité de son gouvernement est la stabilisation des finances publiques. Lors d’un point de presse organisé après sa rencontre avec Anders Fogg Rasmussen, le premier ministre a cependant promis que son cabinet fera tout afin que sa politique restrictive n’influence pas les engagements du pays vis-à-vis de l’OTAN :

Petr Nečas,  photo: CTK
« A l’avenir nous n’envisageons plus de procéder à des coupes dans le budget de la défense. En 2013 ce budget restera le même, c’est-à-dire supérieur à 1 % du PIB. Et je suis très content que cette décision ait été adoptée grâce à un consensus de tous les membres du gouvernement. »

Et le premier ministre d’ajouter que les Tchèques ne désirent pas être des passagers clandestins au sein de l’OTAN mais des contribuables actifs de l’Alliance.