L'augmentation du goût de la consommation
Quelle est la réaction des consommateurs tchèques à la crise américaine et quelle est, d'après un sondage, l'opinion publique à l'égard de la participation éventuelle des soldats tchèques à une opération armée. Deux questions pour Astrid Hofmanova.
De peur de la déstabilisation de la situation financière, après les attaques terroristes contre les Etats-Unis, les consommateurs tchèques sont très nombreux à toucher leurs économies et à dépenser davantage.
Ceska sporitelna, la Caisse d'épargne tchèque, qui domine le marché de distributeurs de billets en République tchèque, en gérant 900 de la totalité de 1500 distributeurs de billets, a enregistré un record. « Au lendemain des attentats, le nombre de nos clients a augmenté de 33% », confirme Jack Stack, directeur général de Ceska sporitelna.
Certaines grandes surfaces, dont Carrefour ou Globus, ont enregistré l'augmentation de leurs recettes. « Les consommateurs commencent à réagir et leur goût des achats augmente », estime Jana Havlickova, porte-parole de la chaîne des supermarchés Carrefour. Par contre la chaîne des supermarchés Delvita n'a enregistré aucune augmentation des recettes que l'on pourrait lier aux attaques terroristes contre les Etats-Unis. Les petits commerçants, eux aussi, ont fait une expérience intéressante. Selon eux, les consommateurs qui ont succombé à une « fringale d'achats » se recrutent notamment parmi les personnes agées. «Beaucoup se souviennent encore des années de l'occupation. En craignant la pénurie des vivres, ils se font leurs provisions », estime une commerçante de Prague 8.
Quant aux sondages effectués pour connaître l'opinion du public tchèque à l'égard de la participation militaire tchèque à des opérations internationales, ils révèlent que les Tchèques soutiennent de moins en moins cette éventualité. Tandis qu'au lendemain des attentants, 80% des personnes interrogées se sont prononcées pour cette participation, à peine quinze jours plus tard, ce n'est que la moitié qui est pour, révèle le sondage. Les partisans de l'envoi des unités tchèques dans la région de crise se recrutent, surtout, parmi les symphatisants de la droite. Par contre, presque deux tiers des électeurs du parti communiste estiment que la République tchèque devrait se tenir à l'écart des opérations militaires. D'après le même sondage, 57% des Tchèques croient que les attaques terroristes vont se poursuivre et 69% craignent que la situation ne se transforme en un coflit mondial.