L'avant-gardiste Alexandr Hackenschmied redécouvert à Prague
"New York est une source de force. Je ressens, tout autour de moi, une sorte d'énergie. Il suffit de la capter"... C'est par ces propos d'Alexandr Hackenschmied, un Tchèque fixé depuis 65 ans aux Etats-Unis et qui a profondément marqué la photographe et le cinéma dans le monde, que commence ce Magazine culturel.
"New York est une source de force. Je ressens, tout autour de moi, une sorte d'énergie. Il suffit de la capter"... C'est par ces propos d'Alexandr Hackenschmied, un Tchèque fixé depuis 65 ans aux Etats-Unis et qui a profondément marqué la photographe et le cinéma dans le monde, que commence ce Magazine culturel. Cela fait presque soixante ans qu'Alexandr Hackenschmied vit en face de Central Park, dans une maison agréable, entouré de meubles qu'il s'est lui-même fabriqués, apprend-on d'un portrait de l'artiste, paru dans l'hebdomadaire Respekt. En République tchèque, on parle peu de cet auteur de 66 films et d'innombrables photographies, de ce classique de l'avant-garde tchèque qui a su marier la création publicitaire, commerciale, avec l'art proprement dit, oscarisé en 1965 et considéré, aux Etats-Unis, comme l'un des plus importants artistes américains du XXe siècle. Il est encore en vie ?!, se sont étonnés de nombreux Pragois, pour lesquels le nom d'Hackenschmied évoque la lointaine
Première république tchécoslovaque. Eh oui, Alexandr Hackenschmied a 96 ans, il continue à s'intéresser à la vie dans sa patrie et cette dernière, heureusement, commence à lui rendre la pareille. Sa rétrospective vient d'être ouverte à Prague, à l'Institut français et à l'atelier Sudek. L'ensemble de sa filmographie est projetée au cinéma Ponrepo. Lada Hubatova-Vackova, l'une des coordinatrices du projet, parle des liens entre Hackenschmied et la France."A. Hackenschmied, d'origine juive, a collaboré avec un metteur en scène anglais au film Crisis concernant les Sudètes, en 1938. Il a dû quitter la Tchécoslovaquie et, avant d'embarquer vers les Etats-Unis, s'est arrêté en France, où il a fait une série de photos, notamment à Paris et à Orléans. Une partie de l'exposition, à l'atelier Sudek, regroupe les photos intimes avec sa fiancée Maya Deren, l'autre partie, à l'Institut, regroupe les photos de paysages ruraux et urbains."