L'avenir de la stomatologie tchèque: pénurie de médecins et paiements directs?
Mécontents de la politique gouvernementale en matière de santé publique, les stomatologues menacent de quitter les caisses d'assurance-maladie et d'instaurer un système de paiements directs. En plus de cela, le nombre de stomatologues pourrait diminuer de façon inquiétante.
La menace d'introduction d'un système de paiements directs pour les soins dentaires a retenti au congrès de l'Ordre des stomatologues, samedi dernier. Les conventions passées avec les mutuelles expireront en juin 2006 et après cette date, les stomatologues ne se sentiront pas obligés de les renouveler, tant que les conditions dictées par l'Etat et les mutuelles seront inacceptables pour eux. Selon le président de l'Ordre des stomatologues, Jiri Pekarek, de nombreux stomatologues pratiquant sous convention s'apprêtent à quitter le système pour passer à l'exercice libéral et il incombera aux politiciens de l'expliquer à leurs électeurs. Pekarek a en outre critiqué la politique en matière de santé publique du gouvernement actuel. La conception préparée par la ministre de la Santé Milada Emmerova est inacceptable puisque affermissant, selon lui, le rôle de l'Etat et limitant le secteur privé. Seulement 6% des moyens des caisses d'assurance sont versés aux soins stomatologistes. Autre problème que connaît la stomatologie en Tchéquie : la pénurie de médecins. Aujourd'hui ils sont au nombre de 6500. Selon une étude de l'Ordre des stomatologues, près de 2000 d'entre eux partiront à la retraite au cours des cinq prochaines années, mais ils ne seront remplacés que par 500 nouveaux qui termineront leurs études. D'ici cinq ans donc, le nombre de stomatologues diminuera à 5000. Il faut se tourner vers les facultés de médecine pour résoudre ce problème, a dit à la Radio tchèque le stomatologue Vratislav Cermak:
"Les facultés n'ont pas les moyens nécessaires pour former davantage de stomatologues. Les études de stomatologie sont des plus exigeantes au regard de la technique, des appareils et des coûts - la faculté aurait besoin de 200 000 couronnes pour un étudiant par an, alors que les moyens dont elle dispose sont limités et, ce qui est plus grave, on n'arrive même pas à rémunérer comme il faut les pédagogues."