Le 23 septembre, 70 années se sont écoulées depuis la mobilisation générale des forces armées tchécoslovaques

Photo: www.army.cz

Après une mobilisation partielle de réservistes, le 13 septembre 1938, tous les hommes de moins de 40 ans ont été appelés sous les drapeaux, le 23 septembre 1938. Au bout de quelques heures, près d’un million de soldats se sont présentés, prêts à défendre leur patrie face à Hitler. L’événement a été commémoré ce mardi, à la place de la Victoire à Prague-Dejvice, en présence de l’armée tchèque et de participants directs à la mobilisation.

Un élan maximal, une rapidité surprenante et une détermination massive à défendre le pays – voici les mots par lesquels l’historien Karel Straka de l’Institut d’histoire militaire caractérise la mobilisation :

« La République tchécoslovaque était prête à opposer une résistance maximale, par toutes les forces et tous les moyens disponibles. »

La mobilisation décrétée le 23 septembre 1938 par le premier ministre de l’époque, le général Jan Syrový, a été une réaction à une rencontre, quatre jours auparavant, de Hitler et Chamberlain à Berchtesgaden où avaient été convenues des revendications vis-à-vis de la Tchécoslovaquie: la cession des régions limitrophes tchèques et moraves.

Jaroslav Buršík, âgé aujourd’hui de 90 ans, est l’un des sept participants directs à la mobilisation présents ce mardi à la cérémonie du souvenir:

« La mobilisation était spontanée, il n’était même pas nécessaire de nous appeler sous les drapeaux. »

En ces journées de septembre 1938, Jaroslav Buršík était stationné dans l’une des 206 fortifications lourdes édifiées en plus des 9600 fortifications légères, le long de la frontière tchécoslovaque dans le cadre de la petite ligne Maginot, comme on l’appelait alors. En tant que membre de la défense de l’Etat, il a eu à affronter des attaques d’unités paramilitaires sudéto-allemandes envoyées sur le territoire tchécoslovaque par le IIIe Reich. Il se souvient que c’était près de Liberec :

« C’est ici que les premiers coups de feu ont été tirés et qu’il y a eu les premiers blessés. »

Le volume des forces terrestres et aériennes mises à la disposition de la défense du pays a été spectaculaire. Hélas, l’enthousiasme des soldats n’a duré que six jours : le 29 septembre, les accords de Munich étaient signés et la Tchécoslovaquie s’est soumise, le lendemain, à leurs conditions. Le président d’honneur de la communauté des légionnaires tchécoslovaques le général Tomáš Sedláček n’a pas oublié les sentiments que le diktat de Munich avait suscités :

« Déception, insulte, atteinte à l’honneur… il a fallu faire quelque chose pour laver une certaine honte… »

La trahison de Munich n’a pas brisé la détermination de combattre : des Tchécoslovaques ont lutté sur les fronts de l’Ouest et de l’Est et la résistance nationale a duré jusqu’à la fin du protectorat.