Moins de trois semaines avant les élections législatives, Milos Zeman et ses quatre vice-ministres donnent aux citoyens tchèques une image très flatteuse de leur mandat de quatre ans : il n'y a plus de crise économique, le pays frappe à la porte de l'Union européenne, l'action les Mains propres, dirigée contre la criminalité économique, a apporté certains succès. La privatisation des banques, l'entente sociale marquée par le dialogue avec les syndicats et l'augmentation des salaires réels, sont présentés par la social-démocrate comme autant de gestes heureux et audacieux. Le cabinet social-démocrate insiste, aussi, sur ses succès dans le domaine législatif. Des plus de 460 lois proposées, vingt pour cent seulement auraient été rejetés. Pour achever l'harmonisation de la législation tchèque avec celle de l'Union européenne, il ne reste à adopter que 32 lois. Le vice-ministre Pavel Rychetsky, principal moteur de ce que les sociaux-démocrates appellent la « tempête législative », rappelle également les larges restitutions des biens juifs confisqués. « Le gouvernement tchèque a fait beaucoup dans ce domaine, comparé à la situation dans le monde », dit Tomas Kraus, secrétaire de la Fédération des communautés juives.
D'un autre côté, les adversaires politiques de la social-démocratie sont là pour dénoncer les activités du cabinet sortant. L'endettement du pays est la critique le plus souvent formulée à son adresse. On lui reproche, également, d'avoir trop peu investi dans l'enseignement ou de ne pas avoir préparé une réforme du système des retraites. L'augmentation du taux de chômage - à près de 9%, est aussi un argument fréquent, dans les critiques des partis d'opposition. En ce qui concerne les intentions de vote les plus récents, les sondages placent la social-démocratie en seconde position derrière l'ODS, parti de droite de Vaclav Klaus. A Prague, un bastion de la droite, la victoire éventuelle de l'ODS, s'annonce, pourtant, moins éclatante qu'aux dernières législatives.