Le chancelier allemand, de passage à Prague, confirme qu'il ne soutient pas les demandes de restitution formulées par les Allemands des Sudètes.

Gerhard Schröder et Stanislav Gross, photo: CTK

Gerhard Schröder avait indiqué en août à Varsovie que son gouvernement ne soutenait pas les revendications des associations des Allemands expulsés de Pologne après la Deuxième Guerre mondiale. Ce lundi, il a confirmé aux responsables tchèques qu'il ne soutenait pas non plus les plaintes en restitution formulées par les Allemands des Sudètes.

Gerhard Schröder et Stanislav Gross,  photo: CTK
Le problème des Allemands des Sudètes ne doit plus empoisonner les relations germano-tchèques. C'est en substance ce qu'a bien voulu faire comprendre Gerhard Schröder aux interlocuteurs qu'il a rencontrés ce lundi à Prague.

Pourtant, le fait que près de deux millions et demi de personnes aient été dépossédées de leurs biens et expulsées du territoire tchécoslovaque au lendemain de la guerre a provoqué bien des tensions entre Berlin et Prague. Les lobbys allemands, très puissants notamment en Bavière, ne désespèrent pas de faire annuler les fameux décrets Benes, du nom du Président tchécoslovaque de l'époque, en vertu desquels on a pu procéder à ces expulsions.

Des dizaines de victimes de ces expulsions ont même récemment déposé une plainte à la Cour européenne des droits de l'Homme, à Strasbourg. Pour Gerhard Schröder, il n'est pas question de soutenir ces demandes.

Gerhard Schröder,  photo: CTK
« Nous sommes convaincus que nous ne pouvons oublier le passé et fermer les yeux sur ce qui s'est produit. Mais en aucun cas le passé ne doit être un obstacle pour notre avenir européen. Ce que j'ai dit en Pologne vaut également ici pour ce qui concerne les demandes de restitutions formulées auprès de la République tchèque », a déclaré le chancelier en rappelant que Berlin et Prague ont signé en 1997 une déclaration commune reconnaissant mutuellement leurs fautes passées.

Le Premier ministre tchèque, Stanislav Gross, s'est félicité des déclarations de son homologue allemand, qu'il rencontrait pour la première fois :

« Je rappelle que notre priorité, c'est l'avenir. Et le fait que monsieur le Chancelier fasse en sorte que les principaux thèmes de notre rencontre concernent l'avenir mérite d'être apprécié à sa juste valeur. »

« Gerhard Schröder a une nouvelle fois déçu les Allemands des Sudètes », se réjouit en première page le quotidien Lidove Noviny daté de mardi. Il est vrai que, contrairement à son challenger bavarois des dernières élections, le chancelier social-démocrate n'a jamais été enclin à soutenir ses compatriotes dans cette affaire. Selon lui, leurs revendications ne constitue qu'un « phénomène marginal » dans la société allemande.