Le chômage a bondi à 9,9%, son taux le plus élevé depuis cinq ans
Nouveau pic pour le chômage en République tchèque qui a frappé, au mois de février, 9,9% de la population active, soit son plus haut niveau en 5 ans et demi. C’est du moins ce que révèlent les statistiques du ministère du Travail et des Affaires sociales.
A la fin février, le nombre de personnes sans emploi a approché les 600 000, soit un quart de plus par rapport à la même période de l’année écoulée. Pire, des experts tablent sur un nouvel accroissement. Pour l’analyste du groupe Citfin, Tomáš Volf, le résultat du mois de février reflète les suppressions d’emploi à la fin de l’année 2009 et un nouveau pic devrait être atteint au cour du troisième semestre :
« A mon sens, c’est une question de jours avant que le chômage ne dépasse la barre des 10% : il faut s’attendre à ce que ça arrive dès le mois prochain. En ce moment, les conditions pour que le chômage en Tchéquie recule ne sont en aucun cas réunies et, de ce fait, dans les mois qui viennent, le chômage restera à un niveau supérieur à 10%. »Plus de 70 demandeurs d’emploi pour un poste vacant – voilà la situation de certaines villes comme Teplice et Karviná. A l’échelle du pays, les régions les plus touchées par le chômage – autour de 14% de la population active, ce sont traditionnellement le nord de la Bohême et de la Moravie. En revanche, dans une perspective à long terme, le taux de chômage est le plus bas à Prague où il a atteint 3,9%, au mois de février.
Pour ce qui est des différentes branches, c’est dans le commerce, les assurances et le bâtiment que les personnes ont le plus perdu leur emploi. Deux branches seulement – les transports et la logistique, laissent espérer une perspective plus optimiste.Le chômage qui frappe aujourd’hui près de 600 000 personnes devient donc un thème de la campagne électorale pour les prochaines législatives qui auront lieu à la fin du mois de mai. La social-démocratie promet de « faire du sur mesure » avec ses programmes anti-chômage en fonction des régions. L’ODS veut surtout empêcher la destruction de nouveaux emplois et un abus des allocations chômage - une enveloppe qui avait coûté à l’Etat 15 milliards de couronnes, en 2009.
Le parti chrétien-démocrate voudrait motiver les employeurs à embaucher les jeunes diplômés à la recherche d’un emploi dont le nombre s’élève actuellement à 35 500. Le parti des Verts espère créer jusqu’à 70 000 nouveaux postes dans le domaine de la protection de l’environnement. L’analyste de la Poštovní spořitelna, Jan Bureš, se montre toutefois nettement sceptique vis-à-vis de ce gendre de scénarios :« Le chômage en tant que tel ne peut certainement pas être résolu par les politiciens. Il serait irréaliste de penser que tel ou tel parti politique peut préparer un programme susceptible de résoudre, durant un mandat de quatre ans, le problème du chômage. »
Si, et dans quelle mesure, la République tchèque peut éviter une deuxième vague de récession économique, c’est de cela que dépendra, pour la plupart des économistes, l’évolution du chômage. Sans oublier la situation des grandes économies européennes dont en premier lieu celle de l’Allemagne voisine.