Le chômage est à son plus haut niveau depuis janvier 2006

Le taux de chômage en République tchèque a atteint 9,2% de la population active, au mois de décembre 2009, soit son plus haut niveau depuis janvier 2006. 539 000 personnes à la recherche d’un emploi, fin décembre, se cachent derrière ces chiffres publiés lundi par le ministère du Travail et des Affaires sociales. Les prévisions des analystes pour 2010 ne s’annoncent guère optimistes.

Le taux de chômage a augmenté à la fin décembre de 0,6 points par rapport au mois de novembre 2009. Plus de 30 000 Tchèques ont perdu leur emploi, pendant le dernier mois de l’année écoulée. Avec 13% de la population active touchée par le chômage, c’est la région d’Ústí nad Labem, dans le nord de la Bohême, qui a été le plus frappée, alors que Prague s’est portée traditionnellement le mieux, avec un taux de chômage de 3,7%. L’économiste de la Raiffeisenbank Pavel Mertlík explique les raisons de cette augmentation :

« Chaque année, au mois de décembre, le taux de chômage fait un bond, car une série de contrats à durée déterminée prennent fin, à la fin de l’année. »

Les plus touchés, ces derniers temps, sont les jeunes en attente d’un premier poste, observe-t-il :

« Pour la première fois depuis novembre 1989, ce sont les jeunes qui ont le plus de difficultés à trouver un emploi. Pourtant, dans les années de récession économique, entre 1997 et 1999, la porte était partout grande ouverte pour les jeunes justement. »

La hausse du chômage durcit la concurrence sur le marché de l’emploi et la demande dépasse l’offre de 17% en moyenne. Or par exemple la région de Prostějov, en Moravie centrale, compte 87 demandeurs pour un poste d’emploi vacant. Le taux de chômage est en progression constante depuis un an et demi, après une amélioration passagère en 2008 où il s’élevait à 6% seulement. Des économistes craignent que la situation n’aille en s’empirant, le taux de chômage pouvant atteindre les 11%. Jan Bureš, économiste de la Poštovní spořitelna – la caisse d’épargne de la Poste, précise qui en seraient les premières victimes :

« Il s’agira notamment des employés des services, tandis que l’industrie sera plutôt épargnée. Une nouvelle vague de licenciements est à craindre dans l’hôtellerie et la restauration, ce sont les deux branches où les gens ont à craindre la perte de leur emploi encore au début de 2010. »

A part les personnes qui se sont retrouvées sans emploi, c’est aussi l’Etat tchèque qui paie cher la hausse du chômage : la somme versée aux allocations chômage en 2009 – plus de 15 milliards de couronnes – est sans précédent dans l’histoire du pays, représentant plus du double par rapport aux années précédentes.