Le ciel - nebe

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Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám vsem milovníkum cestiny Radia Praha ! Après avoir étudié, dans nos deux émissions précédentes, les expressions de la langue tchèque relatives au diable - cert ou dábel, puis aux anges - andelé, nous allons, cette fois, comme promis, nous laisser emmener par ces fameux petits anges - andelícci, au ciel - nebe. C'est donc cet espace au-dessus de nos petites têtes que limite l'horizon qui fera l'objet de notre attention. Le ciel, un espace qui, dans nos imaginaires, représente à la fois l'au-delà, le séjour de la Divinité, de la providence, de Dieu - Buh, ou des Dieux, mais aussi le paradis - ráj, le séjour des bienheureux.

Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem milovníkům češtiny Radia Praha ! Après avoir étudié, dans nos deux émissions précédentes, les expressions de la langue tchèque relatives au diable - čert ou ďábel, puis aux anges - andělé, nous allons, cette fois, comme promis, nous laisser emmener par ces fameux petits anges - andělíčci, au ciel - nebe. C'est donc cet espace au-dessus de nos petites têtes que limite l'horizon qui fera l'objet de notre attention. Le ciel, un espace qui, dans nos imaginaires, représente à la fois l'au-delà, le séjour de la Divinité, de la providence, de Dieu - Bůh, ou des Dieux, mais aussi le paradis - ráj, le séjour des bienheureux.



« Au nord c'était les corons ; La terre c'était le charbon ; Le ciel c'était l'horizon, Les hommes des mineurs de fond ». Tous les Français connaissent les paroles du refrain de la fameuse chanson « Les corons » de Pierre Bachelet. Au-delà de la description d'une certaine idée que certains se font de ce qu'ils appellent « l'Enfer du Nord », Pierre Bachelet, comme Jacques Brel, qui dans sa chanson « Le plat pays » évoque « un ciel si bas qu'un canal s'est perdu », nous donne une définition parmi d'autres de ce qu'est le ciel.



On retrouve également cette notion « physique » en tchèque. En un mot, le ciel, c'est ce qui se trouve au-dessus de nous, un espace infini et d'une certaine manière inacessible. Pour nous en convaincre, citons, par exemple, l'expression « pije, až se nebe točí » - « il boit jusqu'à ce que le ciel tourne ». Toujours selon cette idée qui veut que le ciel est cet espace plus grand que tout, illimité, immense, interminable, on peut encore mentionner un idiome comme « bydlet u samého nebe » - « habiter au ciel », qui ne signfie pas que l'on se trouve au paradis, mais plutôt que notre habitation se trouve à une très haute altitude. Une façon de penser somme toute très logique puisque les montagnes décrochent souvent les nuages. Or, tout le monde le sait, les nuages se trouvent dans le ciel... Une autre expression très jolie qui ne manque pas de logique est celle qui veut que lorsque l'un Tchèque affirme que le ciel s'ouvre - « nebe se otevíra », cela signifie, en fait, qu'il y a des éclairs.



Puis, pour en terminer avec ce ciel dans son sens « physique » et ce concept d'inaccessibilité, d'impossibilité, signalons encore l'équivalent de l'expression française très populaire « décrocher la lune » qui, en tchèque, devient « snést modré z nebe », soit littéralement « décrocher le bleu du ciel »...



Mais le ciel, c'est donc aussi le lieu de résidence des dieux, un lieu de repos, de vie éternelle, en un mot, c'est le paradis ! Certes, le paradis peut être terrestre, et ce même si le ciel est évoqué comme dans l'expression « mít nebe na zemi », soit « avoir le ciel sur terre », ce qui veut signifie que l'on se porte très bien et que nous avons tout pour être heureux. Toujours en relation avec le bonheur complet et la jouissance de la vie, nous ne pouvons omettre le fameux « être au septième ciel » - « být v sedmém nebi », ou encore « ani v nebi mu tak nebude », ce qui, traduit grossièrement, nous donne « même au ciel il n'ira pas mieux ».



Mais si le ciel évoque la vie éternelle, avant de profiter de ce séjour enchanteur, il nous faut quand même en passer par la mort. Voilà donc pourquoi de quelqu'un qui est mort, on dira, comme en français d'ailleurs, qu'il est « parti au ciel » - « šel do nebe », ou qu'il « est au ciel » - « je v nebi ». D'autres fois, on aura recours à une autre formule imagée en affirmant d'un défunt qu'il « nous regarde depuis le ciel » - « kouká na nás z nebe ». Attention cependant, de quelqu'un d'autre qui se trouve sur son lit de mort et dont on pense qu'il vit ses dernières heures, on dira, un peu ironiquement, « il n'a pas le droit d'aller au ciel et on ne veut pas encore de lui en enfer » - « do nebe nesmí a v pekle ho ještě nechtějí ». Et si cette expression n'est pas forcément du goût de tout le monde, avouons tout de même que les Tchèques ont parfois un sacré sens de la formule...



Enfin, mentionnons encore deux expressions un peu curieuses mais très courantes dans la vie des Tchèques. Tout d'abord la célèbre « to je nebe a dudy », ce qui, mot à mot, nous donne « c'est le ciel et la cornemuse (ou musette) ». En fait, et allez donc savoir pourquoi, cela signifie tout simplement que « c'est le jour et la nuit ». Et ensuite le jeu d'enfants de la marelle, qui, pour ceux qui l'aurait oublié, consiste à pousser à cloche-pied un caillou dans des cases numérotées d'une figure tracée sur le sol, s'appelle dans les cours de récréation des écoles tchèques « nebe, peklo, ráj », soit « ciel, enfer, paradis ».



C'est sur cette petite note nostalgique que prend fin ce « Tchèque du bout de la langue » consacré au ciel - nebe. Prochainement, nous resterons dans les cieux, puisque nous nous pencherons sur les expressions se rapprochant au bon Dieu - Pánbůh. En attendant, portez-vous du mieux possible - mějte se co nejlíp!, portez le soleil en vous - slunce v duši, salut et à bientôt - zatím ahoj!