Le cinéma tchèque à la 60e Berlinale
La Berlinale ou le festival international du film de Berlin bat son plein dans la capitale allemande. Cette année cette grandiose fête du cinéma du monde entier célèbre son 60e anniversaire. Le cinéma tchèque, lui aussi, est de la fête.
Il n’est pas facile pour le cinéma tchèque de s’imposer parmi tous ces films qui représentent la meilleure production cinématographique du monde actuel. Eva Zaoralová, directrice artistique du festival de Karlovy Vary, est venue à Berlin pour chercher des oeuvres intéressantes. Elle situe le cinéma tchèque dans le contexte international et constate que les vagues d’intérêt pour nos films dépendent dans une certaine mesure de la situation politique :
« Depuis la chute du Mur de Berlin l’intérêt pour les cinématographies de l’Est a un peu diminué. Cette année, un film roumain figure dans la sélection pour le concours et c’est un premier film. Pour le concours principal n’ont été sélectionnés que trois premiers films dont un seul vient de l’Est. »
Le seul long métrage tchèque présenté dans le cadre du programme de la Berlinale est « La rose de Kawasaki », le dernier opus de Jan Hřebejk, réalisateur qui doit sa popularité en Tchéquie à une série de comédies grinçantes évoquant avec un humour corrosif diverses étapes de l’histoire moderne du peuple tchèque. Cette fois-ci cependant le ton est plus grave car son dernier film évoque un des grands thèmes des pays d’Europe centrale est orientale qui se retournent sur leur passé. Faut-il rouvrir ce chapitre douloureux et punir les fautes du passé ? Comment le faire ? Et avons-nous encore le droit de le faire ? Telles sont les questions que pose ce film présenté au festival hors concours dans la section Panorama. Le chef de la section, Wieland Speck, définit les qualités principales qu’il a trouvées dans cette œuvre :« Sur le plan artistique ce film démontre ce que nous apprécions depuis des années dans le cinéma tchèque, un savoir-faire artisanal. C’est tout simplement un ciné-film classique. On y lave le linge sale de l’histoire. A mon avis c’est la chose la plus importante qu’on puisse faire pour avoir un avenir. » Dans la section Génération figure un court-métrage que le jeune cinéaste Leo Woodhead de Nouvelle Zélande a réalisé avec des collaborateurs tchèques lors de son séjour d’étude à la FAMU (Faculté de cinéma de Prague). Parmi les vedettes naissantes du septième art, « shooting stars », se présentera au festival le comédien Kryštof Hádek qui a déjà joué, malgré sa jeunesse, dans plusieurs films ayant eu du succès dans les salles tchèques. Une série de films tchèques sera présentée à la Foire européenne du film (EFM) qui se déroule à Berlin parallèlement avec le festival.