Le Club de Madrid se propose de relever les défis de notre temps
Pour la première fois depuis sa création, les membres du Club de Madrid se sont donné rendez-vous en dehors de l'Espagne. Et pour leur quatrième conférence, ils ont choisi la capitale tchèque.
C'est justement le passage à la démocratie dans les pays ayant aboli des régimes totalitaires qui était le thème majeur de la conférence. "C'est un voyage, un cheminement constant pour se rapprocher de la destination. Et il est important de le dire aux gens," a déclaré lors de la conférence à propos de la démocratie l'ancien président américain Bill Clinton. A son avis, même la France et la Grande-Bretagne doivent faire face aujourd'hui à de nouveaux défis et on voit donc que la démocratie ne touche jamais à sa fin.
Parmi les orateurs, il y avait également l'ancien président tchèque, Vaclav Havel, spécialiste du passage du totalitarisme à la démocratie. Il a évoqué les problèmes du post-communisme, phénomène inédit dans l'histoire de l'humanité. Selon lui, les expériences des seize dernières années démontrent, d'une part, que la démocratie peut être rétablie et qu'une économie complètement étatisée peut être transformée en une économie de marché. D'autre part, la coupure des traditions et l'absence des élites dans les pays post-communistes ont permis l'établissement d'un pouvoir politique et d'une oligarchie économique qui ont tendance à créer un système fermé et rigide. Il semble que ces nouvelles élites établies dans un espace juridique inachevé se renferment par crainte de perdre leur nouveau pouvoir.Et Vaclav Havel de constater que cette situation s'éternise et que les gens cessent de la tolérer. Des révolutions éclatent en Ukraine, en Géorgie. Ce ne sont plus des révoltes contre le communisme, mais contre le post-communisme. Vaclav Havel: "Il s'avère que la patience humaine est grande mais n'est pas sans limites, et que certains phénomènes, dont les activités des cercles fermés, des mafias, commencent à agacer les gens dont l'esprit civique se réveille. Dans chaque pays post-communiste, ce processus prend une forme différente, dans certains pays cela vient plus tôt, dans d'autres plus tard. Je ne pense pas qu'en République tchèque il faudra faire une révolution sur les places publiques, mais je crois que, tôt ou tard, lors d'élections, la volonté de changement se manifestera."