Le conflit gazier au menu de la réunion des 27 ministres européens à Prague

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Prague accueillait ce jeudi la réunion informelle du Conseil « Affaires générales ». Ce sommet est le premier de la série de réunions ministérielles informelles prévues pendant la présidence tchèque. La réunion est présidée par le vice-Premier ministre tchèque chargé des Affaires européennes, Alexandr Vondra. Les 26 autres pays étaient représentés par les ministres des Affaires étrangères ou par les secrétaires d'Etat aux Affaires européennes. La sécurité énergétique et l'actuel conflit gazier sont évidemment discutés lors de cette rencontre. On écoute à ce sujet le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Bruno Le Maire:

Bruno Le Maire et Alexandr Vondra,  photo: CTK
« Je crois que la seule vertu que l’on peut trouver à cette crise et aux difficultés que traversent certains Etats membres est qu’il y a une vraie prise de conscience, unanime, que l’Europe doit parler d’une seule voix et doit adresser des messages politiques forts à destination de l’Ukraine et de la Russie. L’une des réussites majeures de la présidence française de l’UE, c’est d’avoir faire prendre conscience à tous les Etats membres qu’une Europe politique était une Europe qui répondait mieux aux attentes de nos concitoyens. On le voit ici de manière très concrète dans la crise gazière : une Europe qui parle d’une seule voix, qui dit que la situation est inacceptable, que la Russie doit reprendre sa fourniture de gaz et que l’Ukraine doit laisser passer le gaz à travers son territoire. C’est une Europe qui est entendue et c’est une Europe qui je crois aura gain de cause. »

Alexandr Vondra,  photo: CTK
Vous avez aujourd’hui rencontré MM. Schwarzenberg, Topolanek et Vondra. Comment selon vous les Tchèques gèrent-ils leur première présidence, après les Français, dans un contexte difficile ?

« Je pense très sincèrement que la présidence tchèque sera une excellente présidence. Je vois la façon dont le Premier ministre Topolanek, le ministre des Affaires étrangères Schwarzenberg, mon homologue M. Vondra gèrent les choses. Ils le font avec beaucoup de rigueur, avec beaucoup d’attention, en essayant d’entendre évidemment les avis des uns et des autres, et en poussant surtout une perspective politique forte pour avoir un message fort à l’adresse de la Russie et de l’Ukraine. »

Nicolas Sarkozy et Mahmoud Abbas à Ramallah,  photo: CTK
Certains craignent ici que la France soit toujours omniprésente, comme dans le cas du Proche-Orient, où on a dit que la mission européenne dirigée par Karel Schwarzenberg avait été un peu éclipsée par la mission que menait parallèlement Nicolas Sarkozy.

« Vous savez, la France a toujours vocation à être présente dans l’UE, elle est l’un des moteurs politiques, en particulier avec nos amis allemands, et nous devons continuer à jouer ce rôle-là. Personne ne comprendrait que la France, après la présidence française, ferme les portes, reprennent son sac et mettent les mains dans les poches et disent ‘voilà, j’ai fait mon travail, c’est maintenant aux autres de travailler’. Ce n’est pas comme ça que ça marche, la France veut rester un acteur majeur en Europe et le restera. Mais elle le fera bien entendu main dans la main avec la présidence tchèque, qui exerce institutionnellement cette présidence et qui le fera très bien. Et puis elle le fera en coordination étroite avec l’ensemble des Etats-membres et avec le partenaire essentiel qui est à nos yeux le partenaire allemand. »