Le festival Khamoro inauguré par un débat sur les Roms et l'UE

Khamoro 2001

Une grande fête de l'art rom, le festival international Khamoro 2001, vient d'être inauguré à Prague. Au programme du festival, comme chaque année, surtout des concerts, mais aussi des séminaires des spécialistes du monde entier sur la vie et la culture des Roms, sur leur intégration dans la société majoritaire. Les Roms et l'Union européenne, tel était le thème de la première discussion de cette semaine, tenue mardi, à la Mairie de Prague. Parmi les participants, Françoise Kempf du Conseil de l'Europe. Magdalena Segertova a voulu savoir, pourquoi cette institution s'intéresse particulièrement aux problèmes des Roms, et si la situation de cette minorité en République tchèque est semblable à celle dans les autres pays de l'Europe.

"Les Roms dans le cadre du Conseil de l'Europe... C'est la seule minorité qui est présente dans tous les Etats, avec ses 10 à 12 millions de personnes, c'est la plus grosse minorité en Europe. Elle a des problèmes largement au-delà de tout ce que rencontrent les autres minorités. On traite aussi des autres minorités, nous avons toute une unité chez nous qui s'en occupe. Mais on a choisi, il y a quelques années, d'adopter une approche spécifique vis-à-vis des Roms, car leur situation dans la plupart des pays membres est, à notre avis, beaucoup plus difficile que celle de toutes les autres minorités. La racine des problèmes de coexistence entre les majorités et les minorités sont un peu partout les mêmes, à l'Est comme à l'Ouest. Après, la situation est plus ou moins difficile selon un certain nombre de circonstances économiques et politiques, mais je pense qu'à cet égard, la situation en République tchèque est assez symptomatique de ce qui se passe dans les autres pays. A un certain moment, on aura plus de problèmes, par exemple plus de violence de la part des skinheads, ici, à d'autre moment ce sera ailleurs..."

En parlant des Roms en République tchèque, impossible de ne pas évoquer la construction du fameux mur à Usti nad Labem, au nord du pays, mur qui a dû séparer les Roms de leurs voisins...

"Je n'oserais jamais dire que les Tchèques sont plus racistes que les autres. Tout comme les racines du problème sont les mêmes un peu partout, il n'y a pas, je crois, de population plus raciste qu'une autre. En Europe, en général, que ce soient les Tchèques, les Français ou les Espagnols, il y a un problème de racisme et de rejet vis-à-vis de la minorité rom. En ce qui concerne le cas particulier du mur à Usti nad Labem, nous aussi, nous l'avons condamné. Ce n'était pas parce que c'était tchèque, mais parce qu'on pensait que si une municipalité arrive à faire ça, beaucoup d'autres le feront, d'ailleurs il y en a d'autres qui l'on fait déjà, et que ce serait vraiment un mauvais exemple à suivre pour tout le monde en Europe."

Auteur: Magdalena Segertová
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