Le Fonds pour la cinématographie coupe le robinet des subventions aux productions étrangères
Le Fonds pour la cinématographie a coupé le robinet des aides financières aux productions étrangères à la mi-juillet face à une demande bien plus importante que ses moyens à disposition. En 2010, le gouvernement tchèque avait mis en place une politique proactive visant à attirer les productions cinématographiques internationales dans le pays via des incitations fiscales avantageuses. Un intérêt qui ne s’est en effet pas démenti depuis.
Les bas coûts de production et les incitations fiscales instaurées il y a quelques années y sont évidemment aussi pour beaucoup. Par exemple, rien que depuis le début de l’année, les productions étrangères ont déjà dépensé 5 milliards de couronnes (195 millions d’euros) en Tchéquie, soit la même somme que pour l’ensemble de l’année 2018. 60% de cette coquette somme est allée à des secteurs comme l’hôtellerie, et le reste aux professions liées à la production cinématographique (cascadeurs, assistants etc.).
La République tchèque rembourse à hauteur de 20 %, sous forme de subventions ou de crédits d’impôt, des sommes dépensées par les sociétés étrangères pour les besoins de leur production.
Mais le Fonds pour la cinématographie vient de se voir contraint à couper le robinet de ces aides financières. Les caisses sont vides, a fait savoir la directrice du Fonds Helena Bezděk Fraňková qui, pour satisfaire aux demandes des productions étrangères, aurait besoin d’un demi-milliard de couronnes. Une somme que ne peut actuellement débloquer le ministère de la Culture, a fait savoir sa vice-ministre chargée du département Art vivant.
Selon le producteur de cinéma Radomír Dočekal, l’actuel imbroglio autour de la révocation du ministre de la Culture et de la vacance qui s’ensuit n’a clairement pas aidé à améliorer la situation.
Selon la directrice du Fonds pour la cinématographie, il est peu probable que les productions étrangères viennent tourner en République tchèque sans la garantie de ces incitations fiscales. D’autant moins que d’autres pays de la région proposent des crédits d’impôts plus généreux : 33% en Slovaquie, 30% en Pologne, 35% en Roumanie.
« La République tchèque s’est essayée aux tournages sans incitations fiscales entre 2004 et 2010. On est passé d’un chiffre d’affaires de six milliards de couronnes à un milliard. Sans ces incitations, nous ne sommes pas attractifs, » concède encore Helena Bezděk Fraňková.