Le football tchèque rongé par la corruption

L'une des plus graves affaires de corruption de l'histoire du football tchèque a éclaté au grand jour. Deux arbitres de première divison sont accusés par la police d'avoir reçu des dessous de table du manager du club du FC Synot, actuellement cinquième au classement. Et le scandale ne semble pas pouvoir être étouffé : la commission anti-corruption de la police affirme, en effet, être en possession d'autres éléments mettant en cause la régularité de la ligue professionnelle. Plus de précisions sur de sombres pratiques qui font la une des quotidiens tchèques depuis quelques jours...

Jaroslav Hastik,  photo: CTK
Tout a commencé dans la nuit de vendredi à samedi 1er mai. Dans une station essence, la police a arrêté Jaroslav Hastik, directeur sportif du FC Synot, et Stanislav Hruska, arbitre assistant. Le dirigeant du club de Uherské Hradiste, en Moravie du sud, était alors en possession de 175 000 couronnes, soit 5500 euros, somme destinée à Stanislav Hruska, qui officiait le long de la ligne de touche, le 27 mars dernier, lors du match FC Synot - Sparta Prague. La rencontre avait alors été logiquement remportée par le FC Synot (2-0), et ce sans qu'aucun des deux buts inscrits n'ait fait l'objet du moindre doute sur sa validité.

Vaclav Zejda,  photo: CTK
Mardi, c'était au tour d'un autre arbitre, Vaclav Zejda, d'être mis en cause. La police lui reproche d'avoir favorisé le FC Synot lors de sa victoire (3-1) contre le Chmel Blsany, en novembre dernier, en échange de 120 000 couronnes, soit 3800 euros, reçues des mains de Jaroslav Hastik après la rencontre, dans les garages souterrains d'une grande surface pragoise.

Depuis, les deux arbitres ont été suspendus jusqu'à la fin de saison par la Fédération tchèque de football, tandis que Jaroslav Hastik a démissionné de son poste de directeur sportif. Quant au FC Synot, si les deux cas de corruption présumée étaient avérés, il risquerait une rétrogradation pure et simple du championnat de première divison.

Les raisons de ces truquages de matches restent encore à éclaircir. L'une des pistes plausibles souvent évoquées mène toutefois vers le groupe Synot, propriétaire du club et de la filiale Synot-tip, société de bureaux de paris portant sur des événements sportifs comme les championnats de football. Mais la police, qui a décidé de s'intéresser de plus près aux moeurs mafieuses du football tchèque, devrait bientôt apporter un nouvel éclairage qui risque fort d'en éblouir plus d'un...