L’entraîneur de l’équipe tchèque de hockey sur glace visé par une plainte pour corruption

Vladimír Růžička, photo: ČTK

A deux semaines de l’ouverture du Championnat du monde de hockey sur glace qui se déroule cette année en République tchèque, l’entraîneur de l’équipe nationale tchèque Vladimír Růžička est visé par une plainte pour corruption. Une ombre jetée sur cette icône du hockey tchèque, ancien capitaine de l'équipe tchèque championne olympique en 1998 à Nagano.

Vladimír Růžička,  photo: YouTube
C’est mardi que la plainte pour corruption à l’encontre de Vladimír Růžička a été déposée. Ce dernier est accusé par un entrepreneur, Miroslav Palaščák, d’avoir accepté en 2012 et 2013 un pot-de-vin de 500 000 couronnes (environ 18 000 euros), versé en deux fois. A l’époque, Vladimír Růžička était l’entraîneur de l’équipe de hockey du Slavia Prague. Vidéo filmée en caméra cachée à l’appui, Miroslav Palaščák affirme que l’entraîneur avait alors reçu cette somme en échange d’une promesse de faire jouer son fils dans l’équipe du Slavia. Une promesse, selon lui, non tenue, puisque David Palaščák s’est par la suite retrouvé dans des clubs de province.

Pour Tomáš Král, président de la Fédération tchèque de hockey sur glace, la vidéo présentée comme preuve par Miroslav Palaščák n’indique pas qu’il y ait eu corruption :

Tomáš Král,  photo: ČTK
« Ce genre de choses, c’est toujours désagréable. C’est vraiment surprenant. J’ai bien entendu vu la vidéo. Mon impression, c’est qu’elle ne met pas en cause l’entraîneur. Cela dit, cela ne nous concerne pas, cela n’a rien à voir avec l’équipe nationale tchèque. Cela a certainement un rapport avec les relations de Vladimír Růžička et de son ancien club, qui ne sont pas idéales. »

Vladimír Růžička s’était séparé de son club en 2014 suite à une brouille avec ses dirigeants. De son côté, s’il a vigoureusement nié, dans un communiqué, toute malversation, il a toutefois admis avoir accepté la somme d’argent, précisant qu’il s’agissait d’un « don de sponsoring » lié à l’aménagement des vestiaires du stade de son ancien club, ajoutant encore qu'il l'avait rendue à Miroslav Palaščák par virement bancaire en 2014. La direction du Slavia a pour sa part infirmé cette version, par la voix de son porte-parole Jakub Mezlík :

Vladimír Růžička,  photo: ČTK
« La direction du club n’a jamais chargé Vladimír Růžička de rencontrer la personne en question. Aucunes de ces sommes n’ont été enregistrées dans la comptabilité. La direction n’a jamais été mise au courant par Vladimír Růžička qu’une telle transaction avait eu lieu. »

En attendant les conclusions de l’enquête en cours qui devrait faire la lumière sur cette affaire, la Fédération tchèque de hockey sur glace a exprimé sa confiance en l’entraîneur de l’équipe nationale tchèque. D’aucuns ont toutefois vu dans le timing de la révélation, à deux semaines à peine du Mondial de hockey qui se déroule à Prague et Ostrava, une tentative de déstabiliser l’équipe nationale tchèque et son entraîneur.

De leurs côtés, les joueurs, eux, ont également exprimé leur soutien à leur coach et affirmé qu’ils ne se laisseraient pas influencer par ce qu’ils qualifient d’une « campagne négative » et qu’ils allaient se concentrer sur leur entraînement sous la houlette de Vladimír Růžička.