Le légendaire coureur cycliste Jan Vesely est mort
C'est une figure légendaire de l'histoire du sport tchécoslovaque qui s'est éteinte ce lundi. Le champion cycliste Jan Vesely, vainqueur, entre autres, de la Course de la Paix en 1949, est décédé, à 79 ans, après un long séjour dans le service cancérologique d'un hôpital pragois. Jan Vesely possédait l'un des plus beaux palmarès des cyclistes qui ont sillonné les routes situées à l'est de l'ancien rideau de fer. Portrait...
Né en 1923 dans un petit village de Bohême du sud, ce n'est qu'à l'âge de 14 ans que Jan Vesely monte pour la première fois sur un vélo. A l'époque apprenti boulanger à Prague, il est chargé de la tournée et de la distribution du pain à travers la ville. A 16 ans, c'est les bras tendus vers le ciel qu'il franchit la ligne d'arrivée de la Course des apprentis boulangers. Une victoire qui marque le point de départ de sa glorieuse carrière. Et si la Deuxième guerre mondiale met celle-ci entre parenthèses le temps de quelques années, dès 1945, au lendemain de la Libération, il remporte son premier titre de champion de Tchécoslovaquie.
Mais Jan Vesely était aussi un homme que le destin n'aura pas épargné. Très vite ainsi, la politique se mit à jouer un rôle néfaste dans sa carrière. Tout d'abord en 1948, quand les cyclistes tchécoslovaques, dont Vesely, alors au sommet de sa forme, sont interdits de participation aux Jeux olympiques de Londres. Puis enfin, en 1957, lorsqu'il abandonne, blessé au dos, la Course de la Paix et l'étape menant le peloton sur Berlin-est. Les fonctionnaires communistes, qui considèrent son abandon comme une provocation politique, l'accusent aussitôt de trahison envers la classe ouvrière et le suspendent de toute compétition pour deux ans. A 34 ans, cette sanction signifie la fin de la carrière d'un homme perçu comme la brebis galeuse du sport tchécoslovaque. Il fallut attendre 1968 pour le voir réhabiliter auprès du régime, mais jamais, Jan Vesely ne revint à ses premières amours, ni comme coureur, ni comme entraîneur. Malgré cela, Vesely resta un homme dont le sourire et l'éternelle bonne humeur furent toujours hautement estimés. Son amitié de longue date avec le couple Zatopek en est sans doute le témoignage le plus probant.