Le Marché français du 14 juillet a tenu ses promesses

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Retour sur le Marché français, organisé à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet sur l’île praguoise de Kampa, au pied du pont Charles. Les visiteurs attirés par la musique et les habitués du marché ont pu déambuler entre une vingtaine de stands pour déguster des spécialités régionales. Des concerts de variété française allant d’Edith Piaf à Jacques Dutronc, de jazz et de chants traditionnels en langues régionales ont eu lieu pendant quatre jours avec une nocturne le vendredi 13 et le samedi 14 juillet. Radio Prague a rencontré les organisateurs de l’événement, ainsi que les marchands et les passants.

Depuis le pont Charles, venant d’en contre-bas, on peut entendre des notes s’échappant d’un accordéon accompagnant une voix imitant à merveille la célèbre Môme de Paris, Edith Piaf. Le regard se tourne alors vers le marché et on découvre avec bonheur, les petits drapeaux bleu-blanc-rouge qui donnent un air de fête à ce marché gastronomique. Une irrésistible envie de se joindre au public et de goûter aux spécialités porte les pas du visiteur curieux vers les différents stands de vins, fromages, pâtés et charcuterie.

« Nous sommes venus visiter Prague et nous avons remarqué l’affiche présente au début du marché, elle nous a interpellée. Nous sommes venus avec grand plaisir le visiter. »

D’où venez-vous en France ?

« Du Sud-Ouest, le pays où l’on trouve de bons produits qui sont vendus et mis en valeur ici. »

Parmi les produits présentés, la place d’honneur revient au vin. Le producteur de vins et vétéran du marché du 14 juillet, Laurent Chassin, nous donne son avis sur l’évolution du marché au cours de ces dernières années :

Photo: Archives de Radio Prague
« Il y a plus de monde et il y a surtout des habitués qui reviennent chaque année. J’ai des rendez-vous d’une année sur l’autre avec des gens d’ici qui sont amateurs, qui ont découvert le produit au marché, et qu’ils suivent aussi par le biais des vinothèques avec lesquelles on travaille. Les deux produits que mon associé, Antoine Verhaeghe, vend le plus à la boutique, c’est l’Uby blanc qui est un vin de Gascogne, région qui se situe un petit peu plus bas que Bordeaux, sur la façade ouest de la France et le côte de Bourg que je produis aussi est un bon score. »

La découverte ou la redécouverte des produits gastronomiques français n’est pas la seule attraction du marché ; son atmosphère chaleureuse est son atout le plus sûr. Un touriste français, Cédric Mallet, se réjouit de retrouver un petit bout de France au cœur de Prague :

« C’est comme chez nous nous en fait. J’ai goûté à la charcuterie, je suis aussi passé au ‘rayon’ des fromages et j’ai aussi goûté un bordeaux. »

Face à des classiques tels que le vin ou le fromage, les escargots, proposés pour la première fois sur le marché par Luca Norcia, ont rencontré un franc succès si bien qu’il était impossible d’en trouver les derniers jours :

« Les escargots ont très bien marché, on a vendu 7 000 pièces en deux jours et demi. »

Il s’agissait pourtant d’un pari risqué de la part de Thomas Bouton, l’organisateur du marché, qui cherche chaque année à surprendre les visiteurs. Il nous donne son avis sur l’édition 2012 du Marché du 14 juillet :

« Je pense que ça s’est très bien passé, on a eu du monde tous les jours du matin au soir. On ouvrait à 10h dans le calme et dès 11h on avait du monde, jusqu’à 21h-22h. Le succès a été au-delà de nos espérances. »

Le 14 juillet a-t-il été un record d’affluence ?

« Oui, largement. Beaucoup sont venus après la réception à l’ambassade de France. Je remercie monsieur l’ambassadeur qui a fait une belle promotion du marché et qui nous a fait le plaisir de venir inaugurer le marché, ça a été un gros coup de pouce. Effectivement le 14 juillet, la communauté française s’est retrouvée ici, des touristes français de passage se sont arrêtés, ont profité du moment pour rencontrer des autochtones qui travaillent avec les produits français. La journée du samedi 14 juillet a été la plus belle. »

Quels produits ont rencontré le plus de succès ?

« Il y a eu de belles surprises sur le vin et le champagne, notamment avec les concerts du soir, le vendredi et le samedi. Beaucoup de gens se sont arrêtés boire un verre ou faire la fête. »

Avez-vous un regret ?

Photo: Archives de Radio Prague
« Oui, de ne pas avoir plus d’espace, non pas pour y mettre plus de stands, mais pour y metter plus de tables et de chaises. J’aurais aimé faire venir des peintres, comme ceux de la place du Tertre à Paris et avoir des tableaux et des aquarelles, de Paris ou d’autres régions de France. J’aurais aimé retrouvé l’atmosphère de la place du Tertre à Paris et avoir toutes ces couleurs ici à Kampa. J’aurais voulu l’organiser cette année, malheureusement je n’en ai pas eu le temps, mais je vais essayer d’y travailler pour l’année prochaine. »

La formule du marché sera-t-elle la même l’année prochaine ?

« Je pense que oui, on ne va en effet pas ouvrir le marché a plus de stands, on a déjà une belle diversité. Aujourd’hui, ce que je trouve sympathique c’est la promiscuité qui permet aux gens de se rencontrer. On vend des produits mais on a aussi à cœur de produire une belle atmosphère, c’est ce que je souhaite conserver. Je n’ai pas envie de métamorphoser l’évènement, il est simple et sympathique tel qu’il est. »

C’est aussi ce que pensent certains Français vivant à Prague. Eric Trancoen, à Prague depuis deux ans, est venu pour la première fois au marché :

« J’ai des amis qui étaient déjà présents et j’avais besoin d’acheter de bons produits. J’ai acheté un peu de comté fermier, du saucisson au bleu et de la terrine de magret. »

Photo: Archives de Radio Prague
Francois-Xavier Poyet quant à lui est un habitué:

« J’en ai parlé avec les amis qui sont présents aujourd’hui, l’événement nous plaît beaucoup en tant que Français vivant à Prague, pour l’atmosphère, les produits et l’ambiance française qu’on retrouve ici. Si c’est organisé de nouveau, on reviendra. »

Rendez-vous donc l’année prochaine pour la sixième édition du marché.