Le médiateur et le droit des morts
Le médiateur de la République, Otakar Motejl, a recouru aux grands moyens pour mettre fin à une pratique qu'il juge tout simplement scandaleuse. Conscient de ce que, en Tchéquie, les droits des personnes décédées aussi bien que leurs familles sont systématiquement violées, il a décidé d'informer le public et surtout de faire le nécessaire. Tout a commencé avec le décès d'un détenu. La famille voulait connaître quel était l'état de santé du défunt avant sa mort et, surtout, quelles sont les raisons de son trépas. Aussi bien le ministre de la Justice que celui de la Santé publique ont répondu par la négative, appuyés en cela par les services pénitentiaires. Mais il ne firent pas suffisamment pour convaincre Motejl qui va continuer à croire dur comme fer qu'il n'existe pas la moindre raison convaincante à ce black out. D'autant que, pensa-t-il, si les parents du défunt sont compétents pour donner son corps à la science, à plus forte raison pour connaître les causes de son décès. Il saisit le gouvernement. Injonction est faite à la ministre de la Santé d'élaborer un projet de loi dans ce sens. L'ordre des médecins, peu content de cet empiétement sur ce qu'il considère être le sanctuaire médical, argue de souci de protéger le moral des familles qui apprendraient, dit-on, que l'un des leurs est mort du sida, par exemple. Peine perdue, la machine législative semble, irréversiblement, marcher.