Le miroir de la société
Pour la première fois, Radio Prague a le plaisir de vous présenter un nouveau programme bi-hebdomadaire. Dans son cadre, nous voulons vous proposer des extraits intéressants de ce qui paraît dans la presse tchèque, quotidiens, magazines, périodiques.
Pourquoi l'élection de Spidla est-elle une bonne solution ? L'hebdomadaire Respekt donne une réponse claire : l'élection de son rival Jiri Rusnok aurait entraîné la chute du cabinet actuel, et de continuer, je cite : « On ne saurait dire comment Rusnok se comporterait en tant que président du parti social-démocrate. Mais on est censé prétendre qu'il serait un mauvais Premier ministre ».
A l'image des autres médias tchèques, Respekt insiste sur ce que la crise au sein du parti social-démocrate n'est pas pour autant conjuré et que, par contre, elle est plus profonde qu'on ne l'aurait cru. Les adversaires de Spidla ont été battus, pendant le week-end écoulé, il est vrai, mais on ne peut guère s'attendre à ce qu'ils veuillent rendre les armes.
« Une société dépourvue de corruption et de jeux de coulisses, un programme honnête et des principes éthiques. Une politique où le clientélisme et des tripotages n'auront pas de place». Voilà un passage de l'intervention de Vladimir Spidla, prononcée lors du récent congrès social-démocrate, que l'hebdomadaire Respekt cite, le présentant comme le principal crédo de cet homme politique.
L'article rappelle les crises profondes que les social-démocraties européennes ont vécues dans les années soixante-dix et quatre-vingts. On peut estimer qu'elles y ont survécu en tournant leur attention vers l'écologie et la société civique.... C'est une voie que les sociaux-démocrates tchèques ont encore devant eux, conclut le journal.
La guerre en Irak est, naturellement, le thème numéro un, de la presse tchèque. Cette dernière est-elle à la hauteur du défi ? J'ai posé la question au politologue Lukas Macek, conseiller du sénateur Josef Zieleniec, membre de la Convention.
Résumé : Le débat dans les médias tchèques n'est pas toujours profond et nuancé. Mais on voit que la presse étrangère, elle aussi, a souvent tendance à présenter un regard unilatéral.
L'hebdomadaire Tyden se consacre aux réactions de la scène politique tchèque à l'ouverture à Prague d'un bureau du Landsmandschaft sudétoallemand. Il écrit :
Des institutions et des organisations les plus diverses ont leurs sièges à Prague : ambassades de régimes sanglants, partis et associations communistes et semi-fascistes, sectes dangereuses. Pourtant, jamais leur installation n'a provoqué une réaction tellement négative que celle d'un bureau du Landsmanschaft sudétoallemand.
La filiale de cette association se propose d'établir un dialogue avec les Tchèques. « Nous voulons leur prêter oreille pour connaître le climat en République tchèque », dit Bernard Posselt, président de l'association qui est connu en Tchèquie en tant qu'adversaire fervent des Décrets Benes et opposant à l'adhésion de la Tchéquie à l'Union européenne.
Comme l'écrit le journal, les politiciens tchèques sont nombreux, de gauche et de droite, à dénoncer l'ouverture du bureau à Prague. Il y a pourtant des exceptions : un libéral, un social-démocrate et un chrétien-démocrate ont participé à son inauguration sollennelle. Inutile d'ajouter que ce comportement leur a valu de lourdes critiques de nombreux de leurs collègues.
Le bureau du Landsmandschaft sudétoallemand, situé du côté du quartier historique de Mala Strana, est modeste : il comprend deux pièces seulement. L'hebdomadaire Tyden ajoute :
M. Peter Barton, un exilé tchèque, qui est le chef du bureau de Prague, a pris le chemin de retour vers Munich, au lendemain de son inauguration. Une employée est sur place pour accueillir des visiteurs - sur le trottoir, devant la maison. « Je ne peux laisser entrer personne. J'ai l'interdiction de parler avec qui que ce soit, surtout pas avec les journalistes. Telles sont nos instructions », confie-t-elle à l'hebdomadaire Tyden.