La République tchèque et l'Allemagne : plus proches que jamais ?
Mardi et mercredi prochains, le Premier ministre Vladimir Spidla effectuera une visite en Allemagne. Une visite qui aura plusieurs volets, politique, économique et aussi "européen" : le chef du cabinet tchèque s'entretiendra avec son homologue allemand, Gerhard Schröder, visitera, en compagnie d'entrepreneurs tchèques, le siège de la société Volkswagen, propriétaire de Skoda, avant de prononcer, à la fondation Friedrich Ebert, un discours, intitulé "Un défi nommé Europe".
Les plaies du passé semblent oubliées, maintenant, on se concentre sur l'avenir. C'est dans cette optique que les médias tchèques présentent les relations actuelles entre Prague et Berlin. Ils rappellent aussi la dernière visite du chancelier Schröder en Tchéquie, dont le bilan fut tout à fait positif : "La République tchèque et l'Allemagne sont peut-être plus proches que jamais", avaient déclaré, à l'automne 2003, Schröder et Spidla. Quant au transfert des Allemands des Sudètes de la Tchécoslovaquie après la Deuxième Guerre mondiale, l'un des points les plus sensibles de l'histoire tchéco-allemande, Vladimir Spidla, historien de formation, a fait preuve de plus de compréhension et de souplesse que son prédécesseur, Milos Zeman. "C'est triste, mais on ne peut pas changer l'histoire. (...) Il est certain qu'après la guerre, des crimes ont été commis. Un crime restera un crime. Mais il est dangereux de se servir, encore aujourd'hui, de ces événements historiques pour faire de la politique", a affirmé le Premier ministre tchèque, à la veille de son arrivée à Berlin, au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Amis réconciliés sur la scène politique et partenaires indissociables sur le plan économique, la République tchèque et l'Allemagne attendent avec impatience de se retrouver au sein de la grande Europe. De nouveaux sujets y seront, en effet, à traiter, tels la lutte contre la prostitution enfantine dans les régions frontalières ou les possibilités de travail pour les ressortissants tchèques chez leurs voisins allemands.