Pourquoi le départ de Vladimir Spidla ? La presse tchèque analyse...
"En tant qu'homme qui a du respect pour certains principes et pour soi-même, Vladimir Spidla a fait ce qu'il avait à faire. La social-démocratie a obtenu ce qu'elle voulait : la tête de Spidla. Pourtant, elle ne peut pas crier victoire. Les difficultés commencent", écrit la commentatrice Patricie Polanska dans le journal Hospodarske noviny qui apporte, à l'instar de tous les médias tchèques, son regard sur la secousse politique du week-end dernier.
"Ce n'est pas seulement la social-démocratie qui a détrôné Spidla, mais une étrange coalition de deux forces contradictoires", écrit, toujours dans Mlada fronta Dnes, Karel Steigerwald. Autrement dit, les réformes peu populaires entamées par son cabinet n'ont satisfait ni les socialistes ni les conservateurs. "L'opposition, écrit Mlada fronta Dnes, de même que les sociaux-démocrates ont 'persuadé' le public que Spidla était responsable de tous les malheurs." Quelle explication à ce manque cruel de soutien des sociaux-démocrates à leur chef ? "La réussite et le pouvoir ont été leurs seuls objectifs. Lorsque ces derniers s'éloignent, ils laissent la place à la panique et à la désunion", constate, une fois de plus, Patricie Polanska, dans Hospodarske noviny.
Paradoxalement, ce n'est qu'à la fin du règne de Vladimir Spidla que la presse met en évidence les points positifs de sa politique. Et si Milan Cermak écrit, dans Lidove noviny, que "Spidla s'est inscrit dans l'histoire en tant que Premier ministre qui a fait entrer son pays dans l'Europe unifiée et a achevé la transition de la République tchèque post-totalitaire en un Etat démocratique", le successeur probable de Spidla, Stanislav Gross, lui, suscite nettement moins de sympathies. "Zéro virgule zéro", c'est par ce chiffre que Martin Zverina, de Lidove noviny, évalue la performance du prétendu chef du cabinet, dimanche, devant les caméras, où il devait expliquer ses priorités. Quels seront ses futurs partenaires politiques ? Mystère. Regard évasif, visage rouge de confusion, langue de bois... les médias ne pardonnent rien à celui qui se veut être le plus fort dans le pays. Parmi les 10 millions de Tchèques, il y a un homme qui suivra les démarches de Stanislav Gross de très près : Vladimir Spidla. Non, il ne planifie pas de se retirer de la politique : "J'ai perdu, mais seulement une étape et je suis prêt à défendre de nouveau ma conception", affirme-t-il ainsi dans une interview à Hospodarske noviny.