Le nombre d'emplois augmente mais les Tchèques les boudent
Le ministère du Travail et des Affaires sociales vient de publier ses statistiques, selon lesquelles le taux de chômage au mois de mars a baissé en Tchéquie. Pourtant, le nombre de Tchèques sans emploi reste toujours important. Les raisons de cette réalité.
« La cause de ce développement positif, c'est le début des travaux saisonniers dans l'agriculture, l'industrie forestière, le bâtiment, le commerce, les services et le tourisme. Le taux de chômage baisse aussi en raison d'une politique de l'emploi active de la part des bureaux de placement. La bonne situation économique de l'Etat contribue aussi à la baisse du chômage. Par exemple, les usines automobiles augmentent constamment le nombre de leurs employés. »
Les chiffres sont une chose, la réalité une autre. En effet, on ne peut contester que la relance de l'économie dans l'eurozone influence grandement le développement de l'industrie tchèque, mais dans certains secteurs seulement, dont l'industrie automobile mentionnée. Dans d'autres, le textile par exemple, la situation est bien moins réjouissante. En plus de cela, le marché du travail devrait être influencé par d'autres facteurs que les travaux saisonniers. David Marek, de la société Patria Finance :
« Le taux de chômage, quand on ne prend pas en considération les travaux saisonniers, affiche une stagnation depuis des mois. Cela veut dire que tout n'est pas comme dans le meilleur des mondes sur le marché du travail. En fait, le taux de chômage continue d'augmenter, et cela veut dire que la politique de l'emploi pratiquée par le gouvernement n'apporte pas les résultats escomptés. »
Force est de se demander pourquoi. La raison principale réside, d'après les économistes de tous bords, dans la politique de couverture sociale de l'Etat. Pour beaucoup de Tchèques au chômage, il est plus intéressant de ne pas travailler et de vivre avec les allocations et les autres aides de l'Etat. En plus de cela, pour diminuer encore le taux de chômage, de profonds changements seraient nécessaires : moins de bureaucratie dans l'entreprise, un code du travail plus libéral, une plus faible imposition du travail, la possibilité de déménager et de trouver un logement à un loyer abordable pour les petits et moyens salaires, donc l'apparition d'un véritable marché du logement. Beaucoup de Tchèques refusent les emplois mal payés, qui ne répondent pas à leur qualification, ou quand les postes de travail sont loin de chez eux. Ce sont les étrangers qui bénéficient de cette situation. Ces derniers occupent la moitié des nouveaux emplois créés. Ainsi donc, en mars de cette année, il y avait 34 000 nouveaux employés étrangers en République tchèque, mais toujours plus de 514 000 chômeurs, pour 480 000 emplois disponibles.