Le nouvel urbanisme, ou le regard d’artistes tchèques contemporains sur la ville moderne

novy_urbanismus3.jpg

La galerie 51, rue de Seine à Paris, accueille en collaboration avec la Galerie Vernon de Prague une exposition d’art contemporain qui présente le point de vue d’artistes tchèques sur les métamorphoses de la ville moderne. Monika Burian, la commissaire, évoquecette exposition intitulée, en tchèque, « nový urbanismus » :

J’ai choisi six artistes de générations différentes. Il y a deux artistes de la très jeune génération comme Adam Vackař et Lukáš Machalický, ce sont les seuls dans cet exposition à travailler avec les nouveaux médias. Il y a Ondřej Přibyl qui montre ses photos et vues de Berlin. Il y a Ivan Pinkava et Kirsimaria Törönen qui sont un peu la génération du ‘Moyen-Age’ de l’art contemporain ! Ivan Pinkava expose des photos de sa série ‘Héros’ et deux autres photos d’une nouvelle série. Kirsimaria Törönen travaille sur les médinas. Le dernier groupe d’artistes c’est Jan Ságl et Zorka Saglova. Jan Ságl est un photographe de l’école tchèque classique qui travaille sur les sculptures romaines et grecques. Zorka Ságlová, c’est une série avec un lapin en peluche photographié dans différentes vitrines de différents pays entre 1980 et 1990. »

Monika Burian
« On a laissé le nom en tchèque exprès, pour un peu créer la curiosité. On arrive à comprendre qu’il s’agit de ‘nouvel urbanisme’.

Quel est le regard de la jeune génération d’artistes tchèques contemporains sur la ville aujourd’hui ?

« Je pense que les jeunes artistes voient la ville comme un système assez chaotique, assez perturbant et envahissant. Ils essayent avec leurs oeuvres de réorganiser cet urbanisme. Lukáš Machalický, avec son jeu de Tetris, essaye de contrôler la ville, l’urbanisme. »

Quelles sont les réactions des visiteurs qui ont vu ces installations ?

« La réaction générale a été de dire que c’était quelque chose de neuf, de frais, Je suis très contente car je pense que les artistes tchèques ont besoin d’être poussés dans le contexte international. »

Vous pensez que les artistes tchèques ont du mal à percer en Europe occidentale ?

« Les artistes tchèques, dans le contexte de l’art contemporain aujourd’hui, ne sont pas assez à l’Est et pas assez à l’Ouest. Il n’y a pas de group, comme les artistes polonais. Les gens ignorent l’art tchèque et les artistes doivent se faire un chemin tous seuls. Une exposition d’un groupe comme ça peut montrer qu’il y a quelque chose d’intéressant dans le pays au niveau des artistes contemporains, ça permet de se souvenir que la photo tchèque a une très longue tradition si on pense à Sudek. On peut voir l’évolution avec les artistes de la nouvelle génération. »

L’exposition s’achèvera le 29 novembre.