Le pape Benoît XVI arrive samedi pour une visite de trois jours en République tchèque
Pour la première fois depuis son élection en 2005, le pape Benoît XVI va effectuer une visite en République tchèque. Attendu samedi à Prague, le Souverain pontife restera ensuite trois jours au cours desquels il célèbrera notamment deux messes, la première à Brno dimanche, puis la seconde à Stará Boleslav, lundi, jour de la saint Venceslas, patron des Tchèques.
« Ce pays qui se trouve géographiquement et historiquement au cœur de l’Europe, après avoir traversé les drames du siècle passé, a besoin de retrouver les raisons de la foi et de l’espérance, comme tout le continent. » Cette phrase, Benoît XVI l’a prononcé lors de l’angélus dimanche dernier au Vatican. Mercredi, lors de l’audience générale, le pape a également confié qu’il espérait « beaucoup de fruits spirituels » de son voyage apostolique en République tchèque. Son espoir, et plus généralement les attentes du Saint-Siège, pourraient toutefois être quelque peu déçues. Car c’est une évidence : la première visite d’un pape en République tchèque depuis la dernière de Jean-Paul II en 1997 ne suscite pas un enthousiasme débordant.
Dans un supplément spécial publié mercredi, le quotidien Mladá fronta Dnes, le journal le plus lu dans le pays souhaitait d’ailleurs la bienvenue au pape en titrant en première page : « Bienvenue au pays des athées ». Preuve de ce relatif désintérêt, seules 80 à 100 000 personnes sont attendues pour la messe qui sera célébrée dimanche à l’aéroport de Brno, la deuxième plus grande ville du pays. Le choix de Brno, capitale d’une Moravie plus croyante et pratiquante que la Bohême, a pourtant été fait justement en espérant attirer plus de monde.
Pour le reste, c’est en Bohême que Benoît XVI passera l’essentiel de son séjour. Aussitôt après la cérémonie de bienvenue à son arrivée à l’aéroport, samedi, il se rendra notamment à l’église Notre-Dame des Victoires afin de vénérer l’Enfant Jésus de Prague. Le pape offrira à cette occasion une couronne en or à cette petite statue bien plus connue à l’étranger, et notamment en Europe latine, qu’en République tchèque, comme l’explique Gabriela Plačková, du couvent des Carmélites de l’Enfant Jésus de Prague :« C’est le cadeau le plus important que le pape puisse faire pour un tableau ou une statue dans le cadre des rites liturgiques. Ce couronnement est un symbole. Il signifie que le Christ est le roi des rois pour les croyants et qu’aucun souverain sur Terre ne lui est supérieur. »
Toujours samedi, et avant les vêpres à la cathédrale Saint-Guy, dont les droits de propriété font l’objet d’un interminable différend juridique caractéristique des relations difficiles entre l’Etat et l’Eglise tchèques, Benoît XVI sera encore reçu par le président de la République, Václav Klaus, et les autorités politiques. Des réceptions qui serviront sans doute plus à prendre quelques photos souvenir qu’à débattre du concordat entre le Vatican et la République tchèque que celle-ci n’a toujours pas ratifié.
Enfin, la journée de lundi, jour de fête en République tchèque, verra le pape célébrer une seconde messe à Stará Boleslav, à une trentaine de kilomètres de Prague. Cette visite s’inscrit dans le cadre du pèlerinage national organisé en mémoire du prince de Bohême Venceslas, patron de la nation tchèque, assassiné par son frère à Boleslav. Une rencontre avec les jeunes fidèles y est également prévue, et à n’en pas douter, Benoît XVI aura de nombreux messages à leur faire passer.