Le Parlement tchèque se penche sur l’interdiction de l’élevage des animaux à fourrure

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L’élevage d’animaux pour leur fourrure ne sera probablement plus autorisé dans un proche avenir en République tchèque. Cette semaine, la Chambre des députés a soutenu en première lecture l’amendement à la loi sur la protection des animaux qui vise à interdire les exploitations de ce type d’ici à 2019. Mais si elle ne concerne finalement que peu d’éleveurs, la loi ne fait pas l’unanimité.

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La République tchèque ne représente pas une exception en Europe. L’élevage des animaux pour leur peau est déjà interdit en Autriche voisine et au Royaume-Uni, et le sera également en Croatie et aux Pays-Bas, à compter respectivement de 2017 et 2024.

La Hollande, justement, est actuellement le troisième plus important producteur de fourrures au monde avec un chiffre d’affaires d’environ 190 millions d’euros pour quelque 150 fermes exploitées. Cette réalité économique est une des principales raisons pour lesquelles les défenseurs des droits des animaux devront encore attendre sept ans avant d’obtenir entière satisfaction et de voir l’interdiction totale entrer en vigueur. Députée néerlandaise récemment de passage à Prague, où elle a participé à une conférence au Parlement sur le sujet, Inez Staarink explique pourquoi les partisans de l’interdiction doivent s’armer de patience dans son pays :

« L’opposition était relativement forte. Les fermes avaient un important lobby. C’est pourquoi, dans le contexte politique néerlandais, il n’a malheureusement pas été possible d’adopter l’interdiction plus tôt. J’espère donc que les Tchèques y parviendront, et si possible avant nous. Il y a de plus en plus de pays où l’exploitation de ces animaux est interdite et je pense que c’est le sens de l’histoire. J’espère que l’interdiction prévaudra bientôt à l’échelle de l’ensemble de l’Europe d’ici quelques années. »

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En République tchèque, ces fermes, dans lesquelles sont élevés essentiellement renards et visons, ne sont actuellement qu’au nombre de neuf, et tout laisse à penser que leur nombre ne croîtra plus. Pour autant, et malgré le processus législatif engagé, l’idée d’une interdiction ne fait pas l’unanimité. La Fédération tchèque des éleveurs d’animaux (ČSCZ) y est ainsi opposée. A en croire son secrétaire général, David Rameš, une interdiction pure et simple n’améliorera pas nécessairement la situation :

« Nous savons comment les choses se sont passées dans les pays où une interdiction est appliquée. Certains éleveurs ont déplacé leur exploitation dans un autre pays où la législation en la matière est plus permissive. C’est pourquoi nous pensons qu’il est plus raisonnable de continuer à autoriser les élevages, et ce afin que ceux-ci restent légaux et sous le contrôle des autorités. Dans le cas contraire, l’activité se poursuivra au noir. »

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Selon les termes du texte tchèque, la loi interdirait « l’élevage et la mise à mort d’animaux exclusivement et prioritairement à des fins d’obtention de fourrures ». Elle ne concernerait ainsi pas par exemple l’élevage des lapins ou des ragondins, des animaux dont les peaux pourraient donc encore être utilisées comme fourrures.

Pour l’heure, une cinquantaine de députés, soit un quart du total de sièges que compte la Chambre basse du Parlement, ont signé le projet d’amendement. Pour justifier leur position, ils avancent des arguments essentiellement d’ordre éthique et les conditions le plus souvent déplorables dans lesquelles sont contraints de vivre des animaux majoritairement sauvages. Le projet va désormais être soumis à l’examen des commissions en charge des affaires agricoles et environnementales.