Le président de la police appelé à donner sa démission
Le président de la police tchèque sera-t-il contraint de démissionner ? Cette question alimente les médias tchèques de ces derniers jours et polarise les milieux gouvernementaux. Elle ne laisse pas non plus indifférent le président de la République.
Quant au président de la police, il rejette de tels arguments et estime que le ministre désire le remplacer par un homme qui lui serait politiquement plus proche. Ce mercredi, même le président de la République, Václav Klaus, a jugé nécessaire d’intervenir dans cette affaire. Sans donner un avis explicite sur une éventuelle démission d’Oldřich Martinů, il l’a officiellement reçu au Château de Prague. La presse considère cette démarche comme une manifestation de son soutien au président de la police, et ce dernier y voit également un renforcement de sa position :
« Pour moi, c’est un signe important car monsieur le président m’a réservé une partie de son temps. Et je prendrais ce signe en considération très sérieusement avant de décider quel sera mon avenir et avant de prendre éventuellement la décision de ne pas quitter le poste de président de la police. »Le ministre John estime que la situation intérieure de la police se détériore et que les unités de lutte contre la corruption, le terrorisme et la criminalité financière ne travaillent pas bien. A son avis les policiers d’élite manquent de confiance vis-à-vis de la direction de la police. Si tel était est le cas, la situation serait vraiment grave. Or, les réactions à ces déclarations alarmantes du ministre sont mitigées. Il semble que parmi les hommes politiques qui ne sont pas favorables à la démission du président de la police figure également le Premier ministre. Petr Nečas envisage de demander d’abord des explications à Radek John :
« Je vais rencontrer monsieur le ministre, je vais rencontrer monsieur le président de la police. Et nous allons organiser ensuite une rencontre tripartite. Les médias seront évidemment mis au courant. Pour l’instant les dates de ces trois rencontres ne sont pas fixées. »Selon l’ancien ministre de l’Intérieur, Martin Pecina, du Parti social-démocrate, l’appel à la démission du président de la police constitue « une tentative de déstabiliser le corps de sécurité par l’intermédiaire des médias ». Et il se demande si les raisons évoquées par son successeur Radek John sont conformes à la loi :
« Si le ministre a des raisons légales, qu’il relève le président de la police de ses fonctions, s’il n’en a pas, qu’il laisse le président à sa place. La situation doit être stabilisée. La situation actuelle n’est pas bonne. C’est tout ce que je peux dire. (…) Je voudrais ajouter que, conformément à la loi, le président de la police n’est pas nommé par le gouvernement comme jadis, c’est dans les compétences du ministre, et celui-ci devrait donc réfléchir sur ce qu’il veut faire. »
Et Martin Pecina de souligner que les chefs des corps de sécurité jouissent d’une position spéciale et ne peuvent pas être limogés pour la simple raison que le ministre désire les remplacer par « un des siens ».