La coalition gouvernementale tripartite de centre-droit en place depuis cet été a survécu au vote sur la motion de censure qui s’est tenu mardi à la Chambre des députés. Sans surprise, et comme leurs leaders s’étaient entendu quelques heures plus tôt avec le président de la République, les députés des trois partis de la coalition ont exprimé leur confiance au gouvernement.
Photo: CTK
Seuls 80 députés sociaux-démocrates et communistes, les deux formations de l’opposition, étaient favorables à l’adoption de la motion de censure. Celle-ci avait été déposée par le Parti social-démocrate suite à l’annonce la semaine dernière de la démission du ministre de l'Environnement, Pavel Drobil, soupçonné d’être impliqué dans une affaire de corruption. Pavel Drobil est également le vice-président du Parti civique démocrate (ODS) et donc un des bras droits du Premier ministre Petr Nečas.
Václav Klaus et Petr Nečas, photo: CTK
Avant le vote sur la motion de censure et suite à une réunion en présence du président de la République, Václav Klaus, les leaders des trois partis formant la coalition gouvernementale s’étaient cependant déjà entendus pour poursuivre leur collaboration. Cet accord de principe englobait donc également le parti Affaires publiques, qui avait initialement laissé planer le doute quant à son soutien. Le leader des Affaires publiques et ministre de l’Intérieur, Radek John, a expliqué à quelles conditions son parti avait accepté de maintenir sa confiance au gouvernement :
Radek John, photo: CTK
« La pleine confiance des électeurs et des partenaires de la coalition dans ce gouvernement ne peut être renouvelée qu’en adoptant rapidement les mesures de lutte contre la corruption que le ministère de l’Intérieur a présentées au gouvernement. Le président Václav Klaus s’est engagé à être le garant des accords qui ont été trouvés cet après-midi entre les leaders des trois partis partenaires de la coalition en qui nous avons aujourd’hui toute confiance. Ces accords décrivent les mesures concrètes dans la lutte contre la corruption qui seront prises avant la fin de cette année et en janvier. »
Oldřich Martinů, foto: ČTK
Une des mesures concrètes exigées par Affaires publiques était la démission du directeur général de la police nationale. Et les choses ont rapidement évolué dans le sens désiré puisque dès ce mercredi, Oldřich Martinů, auquel le ministre de l’Intérieur reprochait depuis plusieurs semaines la mauvaise gestion des unités d’élite de la police, a annoncé qu’il quitterait ses fonctions à la fin de l’année.
Pavel Drobil
Avant cela, mardi, le président de la République avait également accepté la démission du ministre de l’Environnement. Impliqué dans une affaire de corruption révélée la semaine dernière, Pavel Drobil a demandé au président du Fonds national pour l’Environnement de liquider des documents compromettants concernant la manipulation de certains appels d’offres. L’argent obtenu grâce à ces manipulations aurait ensuite permis de financer la carrière politique de Pavel Drobil et le Parti civique démocrate, principale formation de la coalition gouvernementale.
En attendant la suite et la tournure que prendra cette affaire, le Premier ministre, Petr Nečas, a annoncé que le gouvernement adopterait une stratégie anti-corruption en début d’année prochaine. Un moyen de faire taire provisoirement l’opposition et de permettre au gouvernement, qui avait fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son programme, de poursuivre sa politique de réformes devant permettre de réduire le déficit des finances publiques, son autre grand chantier prioritaire.