Le problème des milices paramilitaires en Tchéquie
La montée des milices paramilitaires sur le territoire tchèque inquiète des spécialistes des questions de sécurité ; les inégalités de salaires entre hommes et femmes en Tchéquie demeurent toujours prononcées ; l’architecture socialiste offre un miroir de l’époque. Tels sont les sujets proposés dans cette nouvelle revue de presse qui vous présentera, aussi, les grandes lignes de l’une des nombreuses analyses se rapportant à la situation après le vote sur le Brexit, ainsi qu’une note sportive revenant sur le récent championnat d’Europe de football en France.
« Les milices territoriales paramilitaires s’arment de plus en plus, c’est ce dont témoigne le contenu d’un manuel de méthode rédigé par un enseignant universitaire qui dirige une succursale du parti Démocratie nationale, un parti d’extrême droite. Ses différents chapitres recommandent en effet aux membres de ces milices comment et avec quoi s’équiper, décrivant les caractéristiques de différentes sortes d’armes. »
Jiří Šedivý, ex-chef de l’état-major de l’armée tchèque, considère pour sa part que le développement des milices paramilitaires traduit la radicalisation de la société tchèque, une tendance qui est à ses yeux pour le moins alarmante. De l’avis des politologues interrogés, dans des situations de crise, ces groupes pourraient devenir un instrument de la guerre dite hybride. Une autre menace, ce serait le lien qui attache ces groupes à la Fédération russe. Par ailleurs, leurs leaders avouent ouvertement leurs rapports chaleureux envers la Russie. L’auteur du texte publié dans Lidové noviny note enfin :
« En justifiant leurs démarches, les chefs de ces milices abattent prioritairement la carte migratoire et la peur d’une proche arrivée en masse de réfugiés dans le pays. Les chiffres s’y rapportant sont pourtant sans équivoque : au cours du premier trimestre de l’an 2016, 415 ressortissants étrangers seulement ont demandé le droit d’asile en République tchèque, ce qui est 24 de moins que durant la même période de l’année écoulée. Parmi eux, une dizaine à peine de ressortissants syriens ou afghans, pendant que les Ukrainiens prédominent. »
Les inégalités de salaires entre hommes et femmes en Tchéquie persistent
Cette semaine, les médias ont voué une grande attention aux résultats du rapport annuel du réseau international Social Watch qui suit différents aspects du développement durable dans différents pays. Tout en concédant au gouvernement de coalition de Bohuslav Sobotka certains points positifs, le rapport constate qu’il existe toujours beaucoup de domaines dans lesquels la politique de développement durable en Tchéquie a un retard à rattraper. Le site d’informations Deník Referendum retient entre autres les écarts de salaires qui persistent en Tchéquie entre les hommes et les femmes en écrivant :« La République tchèque est l’un des pays de l’Union européenne où les inégalités de salaires entre les deux sexes sont les plus élevés, les hommes gagnant en moyenne 22 % de plus que les femmes. De ce fait, les femmes ont aussi des pensions retraite plus basses que les hommes. Ce sont donc les femmes tchèques qui sont plus menacées par la pauvreté et l’exclusion sociale, dont en premier lieu celles qui élèvent seules leurs enfants. »
Par ailleurs, comme le constate le rapport en question, éliminer la pauvreté se présente comme le principal défi à relever pendant les prochaines années. Le nombre de personnes qui sont en Tchéquie menacées par la pauvreté alors qu’elles travaillent se situe, depuis de longues années, autour de 9 à 10%.
Pourquoi prendre en considération l’architecture réalisée sous le socialisme
« Il n’y a pas lieu de liquider les édifices qui ont vu le jour sous le socialisme. Il faut les défendre. » C’est ce que déclarent dans un entretien pour le site aktuálně.cz deux historiens de l’architecture, Petr Vorlík et Klára Mengelová, qui s’expriment sur l’importance du maintien des réalisations architecturales qui ont été créées dans le pays après la Deuxième Guerre mondiale. Ils expliquent pourquoi :« L’architecture locale de l’époque mérite d’être reconnue, car elle tend un miroir et offre un témoignage de l’époque et de ses possibilités technologiques, ainsi que du climat régnant dans la société. Les réalisations architecturales ont bénéficié du soutien du régime, il est vrai, mais, d’un autre côté, il faut souligner l’immense apport personnel de leurs auteurs. Aujourd’hui, on est appelé à apprécier leur dextérité, leur capacité à imposer des choses dépassant les critères exigées. »
Les architectes interrogés mettent également en relief le caractère complexe de l’architecture des années 1960 et 1970, ainsi que son côté « humain ». De même, ils soulignent la coopération interdisciplinaire existant à l’époque et impliquant artistes, sociologues ou encore psychologues ; une preuve de l’engagement et des ambitions sociales des architectes. Les historiens de l’architecture interrogés constatent enfin :
« Les meilleures édifications sont souvent réalisées par des temps de résistance. De ce point de vue, le socialisme a constitué un certain défi. Aujourd’hui, on est enclin à démolir, car on privilégie tout ce qui est nouveau. Cette tendance s’est accélérée au cours des cinq ou six dernières années. Dans cette logique, seules des bâtiments uniques sont maintenus et conservés. La dernière édification de l’époque d’après-guerre à avoir été proclamée, en 2007, site culturel, est le Centre commercial Máj, à Prague. »
Après le Brexit
Une analyse qui se rapporte aux conséquences du dit Brexit, publiée dans l’hebdomadaire Reflex, tient à souligner que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est parfois décrite comme s’il s’agissait du lancement d’une bombe nucléaire sur l’Europe. Or, même si le départ d’un pays qui est grand et influent sera pour le continent probablement douloureux, il ne signifie pas une chose très grave. L’auteur du texte estime qu’il existe à l’heure actuelle des problèmes bien plus sérieux qui peuvent menacer la sécurité et la prospérité européenne, dont en premier lieu le terrorisme, car « les démocraties européennes ne sont pas capables de le réprimer durement et d’une manière adéquate ». Mentionnant parmi d’autres menaces « l’islamisme et la migration non contrôlée et clandestine », il s’exprime, aussi, sur l’extrémisme, de gauche et de droite :« Ces extrémismes qui sont de plus en plus puissants sont présents dans l’ensemble des pays européens. Dans les pays membres de l’Union européenne, il existe des centaines de groupes qui peuvent semer le chaos et l’anarchie. Souvent, ils exercent leurs activités sous le voile de la liberté sans bornes. Au fur et à mesure cependant, ils peuvent avoir recours aux armes et à la violence. »
En conclusion, cette analyse constate que « l’Union européenne n’est pas une véritable puissance ». Et d’exprimer l’avis que son éventuel émiettement constituerait un problème grave, surtout, pour les petits pays.
Le meilleur Euro jamais organisé
« Les footballeurs du Portugal ont bien mérité de remporter la victoire à l’Euro 2016. Non seulement, parce qu’ils étaient les seuls des 24 équipes présentes au tournoi à n’avoir perdu aucun match, mais aussi en raison du fait qu’avec leurs quatre victoires, ils ont été devancés seulement par leur rival en finale, la sélection de la France ». C’est un résumé de l’Euro 2016 qui a été fait dans la page sportive de l’édition de ce mercredi du quotidien Lidové noviny dans lequel on pouvait aussi lire :« Mais les Portugais ne sont pas les seuls vainqueurs du championnat d’Europe de football, car c’est aussi le tournoi lui-même qui peut être considéré comme un vainqueur. Les matchs qui ont été vraiment ennuyeux ne se comptent que sur les doigts d’une main. Il est vrai que tels ont été, aussi, les précédents Euros, mais là-bas il y avait 20 matchs de moins. De même, les stades qui ont accueilli cette compétition dans le passé ne pouvaient pas se vanter d’une ambiance comparable à celle que l’on a connue en France. Bref, l’Euro de cette année a été le meilleur de tous ».