Le sida grignote la Tchéquie

L'épidémie du VIH/sida gagne du terrain en République tchèque. A la fin du mois d'octobre, 652 séropositifs y étaient recensés...

La maladie s'est déclenchée chez 171 d'entre eux, et 104 autres personnes en sont déjà mortes. Ces chiffres, qui englobent tant les citoyens tchèques que les étrangers bénéficiant d'un permis de séjour de longue durée, permettent au Laboratoire national de référence pour le sida d'affirmer que la situation en République tchèque est « très bonne et stabilisée », comparée à d'autres pays.

En ce qui concerne cette année, à la fin du mois d'octobre, le test de détection s'était déjà révélé positif pour 51 personnes. Depuis, au cours du mois de novembre, 7 nouveaux cas ont été recensés. Malgré la relative faiblesse de ces statistiques, jamais depuis 1997 le nombre de personnes porteuses du VIH n'avait augmenté d'une telle manière au cours d'une année. Ainsi, en 2002, le bilan n'avait fait état « que » de 49 personnes nouvellement contaminées.

En 2003, trois mères séropositives ont transmis le virus à leur enfant lors de l'accouchement. Parmi les autres personnes infectées en 2003, 17 sont des hémophiles, 14 ont reçu du sang contaminé lors de transfusions et 24 lors de l'injection de drogues. Selon le Laboratoire tchèque de référence pour le sida, qui note un accroissement de la contagion chez les hétérosexuels, 80% des porteurs ont contracté le virus au cours de rapports sexuels non protégés.

Depuis 1995, le pourcentage des personnes contaminées en provenance de l'Europe de l'est a sensiblement augmenté. Alors qu'entre 1986 et 1994, les étrangers contaminés étaient essentiellement originaires de pays gravement touchés, les deux tiers viennent désormais essentiellement d'Europe centrale et orientale, mais aussi des Pays baltes. Les flux migratoires sont donc une raison de la diffusion, en République tchèque, d'un virus rongeur qui grignote du terrain.