Le smog frappe à nouveau une partie du pays
Une partie de la République tchèque étouffe sous le smog. Si traditionnellement, c’est la région industrielle de Moravie-Silésie qui souffre le plus, les météorologues viennent de tirer la sonnette d’alarme également pour la Bohême centrale. Premiers touchés par cet air nocif : les enfants et les personnes âgées ou malades.
« L’‘inversion’ veut dire qu’à haute altitude il y a de l’air plus chaud, que la température n’y décroît pas, mais au contraire y augmente. Cela conduit à former une sorte de couvercle au-dessus d’une région donnée, où les particules de pollution ne parviennent plus à s’évacuer par le haut. »
La ville d’Ostrava est coutumière du fait. Ville à forte concentration industrielle, elle est plusieurs fois par an plongée dans cette purée de poix de pollution. Pour Vladimír Burda, de l’association Vzduch Ostrava (L’air d’Ostrava), le vrai problème reste la vision à court terme des autorités qui, selon lui, ne réglementent pas assez en amont :
« En ce qui concerne les habitants, il n’y a pas de problème, ils sont bien informés. Mais le vrai problème, c’est qu’on ne fait rien pour éviter cette situation. Il est impossible de se débarrasser du smog, une fois qu’il est installé. Vous pouvez seulement faire en sorte que cela n’empire pas en limitant les sources de pollution. Il faudrait restreindre les émanations nuisibles du secteur métallurgique qui sont les plus dangereuses pour la région. D’ailleurs, c’est cette industrie lourde et la concentration extrême dans cette région qui est typique. Sinon, nous serions dans la même situation que d’autres régions du pays. »Si pour les médecins le lien entre smog et asthme est clair, les scientifiques, au contraire, s’opposent entre eux à ce sujet. D’un côté selon l’Initiative tchèque pour l’asthme, les enfants de la région d’Ostrava ne souffrent pas plus de l’asthme que dans le reste du pays, tandis que l’Institut de médecine expérimentale de l’Académie des Sciences rejette ces conclusions. Et pour Miroslav Dostál, qui y travaille, le lien de cause à effet est clair. En attendant, les citoyens tchèques devront attendre encore plusieurs années avant qu’une nouvelle étude soit publiée.
En tout état de cause, la situation ne s’est guère améliorée depuis une semaine. Mercredi, l’alerte au smog a même été étendue à la Bohême centrale, et notamment à la région de Kladno à côté de Prague. Là aussi, les autorités invitent les particuliers à préférer les transports en commun à leur véhicule et encouragent les enfants, les personnes âgées ou souffrant de problèmes respiratoires à limiter le plus possible leurs sorties. Les météorologues n’attendent une amélioration de la situation qu’à la fin de cette semaine.