Le sous-sol tchèque cache une importante réserve de gaz de schiste
L’exploitation éventuelle des gisements de gaz de schiste fait l’objet d’un large débat dans plusieurs pays. Des spécialistes et économistes se posent la question de savoir dans quelle mesure le gaz de schiste pourrait remplacer le gaz naturel importé. Ils se demandent surtout quel serait le prix d’une telle entreprise et quelles en seraient les retombées sur l’environnement. Tout récemment la polémique sur ce problème a été lancée en République tchèque, pays qui dispose très probablement de gisements importants de ce gaz.
Selon Jan Procházka, en Europe, la carte des gisements est incompatible avec la carte démographique et la technologie d’extraction présente un risque pour l’environnement. En plus, l’intention de creuser des mines de gaz se heurterait sans doute à la résistance de la population locale. Jan Procházka estime donc que les inconvénients de ces technologies d’extraction sont encore trop importants :
« Un cocktail d’eau, de sable et de matières chimiques (benzène, toluène, ammoniac) s’injecte dans la profondeur d’un millier de mètres dans un puit. Cela provoque une espèce de petit séisme qui brise la roche et permet au gaz de s’échapper par des fissures. Nous en venons donc à nous demander logiquement ce que deviennent ces matières chimiques qui restent au sous-sol. »
Bien que les experts s’accordent pour constater que beaucoup de problèmes liés à l’exploitation du gaz de schiste ne sont pas encore résolus, ils espèrent que ce phénomène pourrait jouer, d’ores et déjà, un certain rôle sur le marché du gaz en Europe. Il pourrait devenir un moyen de pression sur la société Gazprom qui est le principal fournisseur en gaz naturel russe pour plusieurs pays européens dont la République tchèque. Le groupe RWE qui est le principal distributeur de gaz en Tchéquie proteste contre les prix trop élevés du gaz naturel fixés par Gazprom, car les contrats à longue échéance l’obligent à payer à Gazprom des prix plus élevés que ceux de la bourse. RWE, qui pâtit de cette situation, a déjà ouvert un procès d’arbitrage contre Gazprom pour obliger la société russe à adapter les contrats à la situation actuelle. Le danger que les clients de Gazprom se libèrent de leur dépendance grâce à leurs réserves de gaz de schiste, pourrait donc rendre le géant russe plus sensible à leurs revendications.