Plafonnement du prix du gaz : « mission impossible » accomplie sous présidence tchèque
Lundi, les ministres de l’énergie de l’Union européenne (UE) sont parvenus à un accord sur l’épineux dossier du plafonnement du prix du gaz. Seule la Hongrie s’y est opposée, les Pays-Bas et l’Autriche se sont abstenus.
Jozef Síkela, le ministre tchèque de l’Industrie, dont le pays occupe la présidence tournante du Conseil de l’UE, arborait fièrement un sweat-shirt blanc sur lequel était écrit : « Nous convoquerons autant de conseils des ministres de l’énergie que nécessaire ». Il présidait les débats de lundi qui ont abouti à la validation d’un mécanisme complexe.
A compter du 15 février, les transactions sur le marché de gros TTF de Rotterdam seront interdites pour au moins vingt jours ouvrables dès lors que, pendant trois jours ouvrables, le prix du contrat à un mois et de certains contrats à terme dépasse 180 euros le mégawattheure (il valait 110 euros environ lundi).
Le TTF (Title Transfer Facility), une plateforme néerlandaise, est de facto la Bourse de gaz de l'UE et son cours sert de référence à la plupart des transactions de gaz sur le continent.
« Si les prix augmentent, alors notre mécanisme est enclenché avec une marge de 35 euros. S’ils baissent, alors le mécanisme est de nouveau éteint », a expliqué Jozef Síkela selon qui il s’agit d' « un mécanisme réaliste et efficace qui comprend les garanties nécessaires qui nous éloigneront des risques pesant sur la sécurité de l'approvisionnement et la stabilité des marchés financiers ».
Qualifié d’accord au forceps, le plafonnement du prix du gaz est présenté côté tchèque comme un nouveau succès de la présidence qui s’achève dans une dizaine de jours.
« Nous avons accompli une autre mission impossible... Celle-ci était probablement la plus complexe », a déclaré le ministre Síkela. Selon lui, la mesure vise à empêcher une répétition de la hausse record des prix, qui en août a grimpé jusqu'à 300 euros par MWh.
Le Kremlin, pour sa part, dénonce « une violation du processus de marché pour la formation des prix ». « Toute référence à un plafonnement des prix est inacceptable », a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, la même personne qui depuis Minsk ce mardi a martelé que « la Russie n’avait jamais attaqué personne ».