« L’économie argentée », futur défi de la République tchèque
L’Etat doit motiver les Tchèques à ne pas prendre leur retraite trop tôt. C’est en tout cas ce que conseille une étude de l’institut économique CERGE-EI citée ce mardi par le quotidien Mladá fronta Dnes. L’étude propose même à l’Etat de mettre en place des réductions d’impôts ainsi que sur les cotisations sociales et de santé, afin de motiver les seniors de rester actif sur le marché du travail. Divers projets du ministère tchèque du Travail vont d’ailleurs dans le sens de la promotion de cette « économie argentée ».
Le ministère tchèque du Travail affiche son intention de maintenir les seniors actifs sur le marché du travail. Dans son Plan d’action national en faveur du vieillissement positif, il entend faire inscrire dans le code du travail la possibilité de postes partagés, des contrats de travail plus souples ou à mi-temps et veut promouvoir davantage de flexibilité pour le départ à la retraite. Une pratique courante dans d’autres pays, comme par exemple la Finlande, où les seniors prennent leur retraite entre 63 et 68 ans.
Selon les chercheurs qui ont mené l’étude en question parmi 6 000 seniors, de 70 à 80% d’entre eux prendraient leur retraite de manière volontaire. Ne souffrant d’aucuns problèmes de santé ni de chômage, c’est plus la perspective de ne plus travailler tout en touchant un revenu qui les inciterait à arrêter leur activité.
Les entreprises jouent un rôle essentiel dans le maintien des seniors sur le marché du travail. Le ministère prépare pour le monde de l’entreprise un programme opérationnel d’emploi des seniors, avec des formations et des subventions à la clé lorsque les sociétés décident de profiter de l’expérience et des capacités des personnes âgées.
Le grand défi auquel va faire face notamment la République tchèque, c’est l’augmentation du nombre de personnes de plus de 65 ans, plus rapide que la naissance de nouveau-nés. Selon les estimations du ministère du Travail, la population de plus 65 ans va doubler d’ici 2050, tandis que le nombre de nouveau-nés va baisser d’un quart par rapport à aujourd’hui.
« De moins en moins de jeunes gens vont arriver sur le marché du travail. En outre, l’âge de départ à la retraite est sans cesse repoussé. Les employeurs vont devoir proposer des postes aux personnes âgées, adapter le lieu de travail et le contrat, » explique Ilona Štorová, de l’association Age management.
Certaines grandes entreprises réfléchissent déjà au potentiel que représentent les seniors en terme d’emploi. Par exemple le géant de l’électricité ČEZ a dans sa ligne de mire des experts, proches de l’âge de la retraite, et qu’il entend bien motiver à rester à leur poste.