L'égyptologie tchèque
L'égyptologie tchèque jouit d'un renom mondial. Depuis ses débuts vers la fin des années cinquante, les égyptologues tchèques, considérés comme la pointe de l'égyptologie mondiale, mais aussi des archéologues, géodésiens, anthropologues et autres spécialistes, ont effectué une série de découvertes qui se sont inscrites dans l'histoire de l'égyptologie mondiale. Voici les chapitres de l'histoire tchèque consacrés à l'histoire de l'égyptologie tchèque.
De nos jours les égyptologues tchèques effectuent leurs recherches dans le cadre de deux institutions: l'Institut d'égyptologie tchèque créé en 1958 et le Centre national d'égyptologie créé en l'an 2000 avec le concours de l'Université Charles, du Musée ethnographique Naprstek et de l'Ecole des Hautes Etudes Techniques de Prague.
Frantisek Lexa, auteur du livre La Grammaire démotique (la langue démotique est l'un des prédécesseurs de la langue égyptienne) est le fondateur de l'égyptologie tchèque. En 1925, il a fondé un séminaire d'égyptologie à la faculté des lettres de l'Université Charles pour être nommé, deux ans plus tard, professeur agrégé de l'égyptologie en Tchécoslovaquie d'alors. Parmi ses disciples, il y avait aussi Jaroslav Cerny, l'un des plus grands égyptologues du XXe siècle et professeur d'égyptologie à Londres et à Oxford. En 1958, l'UNESCO a lancé une campagne internationale en vue de sauver les monuments historiques de Nubie, menacés par la construction du haut barrage d'Assouan, dont les eaux risquaient de les inonder. La Tchécoslovaquie elle aussi a été appelée au secours de ces monuments. Sous cette impulsion, le séminaire d'égyptologie a été transformé en Institut d'égyptologie tchèque, qui, avec le consentement du gouvernement égyptien, avait deux centres: un centre à Prague et l'autre au Caire. Dans le même temps, le gouvernement tchécoslovaque a décidé d'appuyer le projet de l'UNESCO et d'envoyer en Nubie des égyptologues tchèques. Parmi d'autres personnalités qui se sont inscrites dans l'histoire de l'égyptologie tchèque, il y a le professeur Zbynek Zaba, qui devient le directeur de l'Institut en 1960, après la mort de Frantisek Lexa. C'est sous la direction de Zbynek Zaba que les scientifiques tchèques commencent à travailler en Nubie.
L'Institut d'égyptologie tchèque a son siège à la faculté des lettres de l'Université Charles. C'est ici que j'ai rencontré Filip Coppens, égyptologue et archéologue belge de l'Université de Louven qui vit et travaille depuis un an à peu près à Prague et participe aux recherches en Egypte. Il m'a parlé des plus grandes découvertes et des succès de l'égyptologie tchèque. En signe de reconnaissance pour la participation de nos scientifiques à la sauvegarde des monuments historiques nubiens, le gouvernement égyptien a accordé aux égyptologues tchèques l'une des plus grandes concessions qui leur assure le travail pour les 100 ou 150 ans à venir. Dans son cadre, ils peuvent réaliser les recherches archéologiques du plus haut degré, les dites excavations. Il s'agit du site historique d'Abousir situé à une vingtaine de kilomètres au sud du Caire. Les recherches se sont concentrées sur la période des constructeurs des pyramides de l'Ancien Empire, notamment sous la cinquième dynastie régnant au 25e siècle avant Jésus-Christ. Dans cette localité, on a découvert un ensemble des pyramides du roi Neferefre, des tombeaux de hauts fonctionnaires d'Etat et des tombes à fosse de la même période. Parmi les dernières plus grandes découvertes, en 1999, il y a la tombe à fosse de l'administrateur du palais royal Iufaa, qui est l'une des constructions les plus intéressantes en son genre, datant du 8e au 4e siècle avant Jésus-Christ. Il s'agit d'une découverte exceptionnelle, car la tombe de Iufaa est l'une des rares tombes égyptiennes qui n'ont pas été cambriolées. Se trouvant au fond d'une fosse, dans la profondeur de vingt-cinq mètres, le sarcophage a été couvert par un cache en pierre de 25 tonnes qu'il fallait monter pour avoir accès au cercueil intérieur. Un riche trousseau funéraire découvert dans la tombe est exposé au Musée égyptien du Caire.
Comme je l'ai déjà dit, il est très rare de découvrir un tombeau qui ne serait pas cambriolé. C'est pourquoi j'ai demandé à Filip Coppens s'il y a encore des tombeaux intacts en Egypte.