L'épidémie mondiale du SIDA a atteint un nouveau sommet
L'année 2005 a été celle de la plus grande expansion mondiale du SIDA. De nouvelles épidémies ont brusquement progressé en Europe orientale et en Asie : c'est ce que révèle le rapport de l'ONUSIDA - programme commun des Nations-Unies sur le SIDA - rendu public lundi à Genève.
Près de 5 millions de personnes nouvellement infectées par le VIH, depuis le début de cette année, est le chiffre annuel le plus élevé depuis 1981, date du premier cas identifié de cette maladie. Le nombre de personnes vivant avec le VIH continue d'augmenter, de 35 millions en 2001 à plus de 40 millions, en 2005. Cette même année, près de 3 millions de personnes sont décédées du SIDA. Le problème reste le plus grave en Afrique subsaharienne. Or il est frappant de constater qu'après le continent africain, c'est l'Europe orientale et l'Asie centrale, la deuxième région au monde la plus affectée. On estime que près de 1,6 millions de personnes y vivent avec le VIH. Le rapport démontre que l'épidémie a connu la croissance la plus rapide en Ukraine. Le virus continue à se propager également en Estonie, en Lettonie et dans la Fédération de Russie. La question qui se pose est de savoir où en est l'Europe centrale, après que l'épidémie se soit rapprochée de sa frontière orientale ? Selon le rapport de l'ONU, l'évolution de la maladie y est relativement faible. La moitié des nouvelles infections incombe à la Turquie et à la Pologne.
Quant à la République tchèque, elle fait partie des pays les moins frappés. La prévalence nationale est de 0,2%. Selon Marie Bruckova, chef du Laboratoire national de référence pour le SIDA, le nombre de nouvelles infections a légèrement augmenté au cours de cette année, atteignant le chiffre de 70 :
« Jusqu'au 31 octobre 2005, le virus VIH a été diagnostiqué chez 807 personnes, dont 192 souffrent de la maladie du SIDA. En plus de cela, 224 ressortissants étrangers vivent avec le virus VIH, sur le territoire tchèque : 60% d'entre eux viennent d'Europe orientale. La maladie se propage un peu plus parmi la jeune génération qui n'a pas peur de la mort et qui croit que cette maladie peut être guérie comme n'importe quelle autre. Plus de prudence serait donc de rigueur, puisqu'on commence à sous-estimer cette maladie.»