Les aides au logement insuffisantes pour lutter contre l’exclusion sociale

Photo: ČT24

Entre 2012 et 2016, l’Etat tchèque a dépensé 60 milliards de couronnes, plus de 2 milliards d’euros, en aides au logement. Des allocations qui permettent de réduire le nombre de personnes menacées par la pauvreté mais pas de lutter contre les racines de l’exclusion sociale. C’est en tout cas l’avis d’un rapport de l’Office suprême de contrôle (NKÚ), dont les conclusions ont été publiées ce lundi.

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L’autorité pointe d’abord du doigt la complexité du système. Il existe différents outils pour soutenir les personnes les plus pauvres dans l’accès au logement, mais ils dépendent de diverses administrations qui agissent le plus souvent de façon isolée. De plus, dans le cas du ministère du Travail et des Affaires sociales, qui gère le système des allocations logement et des compléments au logement, aucun travail n’est mené pour étudier les retombées et l’efficacité de ces aides.

En 2012, le ministère avait mobilisé 8 milliards de couronnes pour ces aides, près de 310 millions d’euros. En 2016, cette somme s’élevait à 13,7 milliards de couronnes, environ 540 millions d'euros. « En dépit de ce volume important d’argent, le nombre de localités socialement exclues a augmenté », constate le NKÚ.

L’autorité précise qu’en 2006, 310 « localités » étaient ainsi identifiées comme « socialement exclues » en République tchèque. Cela représentait quelque 80 000 habitants. Près de dix ans plus tard, en 2015, ces endroits étaient désormais au nombre de 600, pour environ 115 000 habitants.

Pour le NKÚ, le travail social est un autre instrument qui devrait permettre de combattre la difficulté d’accès au logement. L’autorité constate cependant un défaut dans la répartition des compétences entre les travailleurs sociaux dépendant du Bureau du travail de République tchèque, et ceux des administrations municipales. La loi sur les travailleurs sociaux devrait permettre d’y voir plus clair, mais elle n’a toujours pas été adoptée.

C’est le même problème pour la législation devant créer un système de logement social dans le pays. Le texte a été ficelé lors de la précédente mandature gouvernementale sous la conduite de la ministre du Travail et des Affaires sociales, la sociale-démocrate Michaela Marksová, mais le processus d’adoption par les parlementaires n’a pu être conduit à son terme…