Les appellation d'origine tchèques et l'Union européenne
Sous le communisme, l'ancienne Tchécoslovaquie n'était pas très sourcilleuse quant à la protection de la propriété intellectuelle ou industrielle et le respect des marques de fabrique et des appellations d'origine. Aujourd'hui, avec l'admission à l'Union européenne à partir de 2004, c'est la Tchéquie qui demande cette protection. Omar Mounir.
Les négociateurs tchèques avec l'Union européenne ont présenté à Bruxelles toute une liste de produits alimentaires de fabrication tchèque menacés, au même titre que le Champagne français, de contrefaçon et de fraude. A moins que l'Union européenne ne formule des réserves, nous assisterons à la reconnaissance de toute une série d'appellations d'origine comme la bière de Budejovice ou la bière de Smichov, le petit fromage d'Olomouc, les cornichons de Znojmo, etc.
Le public tchèque, peu accoutumé à ce genre de pratiques, se laisse surprendre. Le ministre de l'Agriculture, Pavel Kolar, explique que la reconnaissance de l'appellation d'origine renforce la protection du produit et signifie que personne en dehors de ces régions ne peut utiliser ces appellations .
Sans doute que le plus important est la décision de la Commission européenne sur la bière Budvar de Budejovice, dont la brasserie est en procès, avec son concurrent américain, pratiquement dans le monde entier, sur le droit de vendre sa bière sous l'appellation Budvar ou Budweiser. La Commission européenne va-t-elle accepter l'enregistrement, pour les pays de l'Union, de la bière tchèque sous son appellation ? Pour le directeur de cette entreprise, la reconnaissance de l'appellation Budvar ne veut pas dire que le fabricant américain ne pourrait plus vendre sa bière en Europe. Le tout est qu'une telle décision est de nature à renforcer notre position.
Au cas où le conflit se prolonge même au sein de l'Union entre l'Américain Anheuser Busch et la Budvar tchèque, la décision finale reviendrait vraisemblablement à la justice. Une décision qui constituerait un précédent pour les autres pays de l'Union.
Si la Commission européenne ne formule aucune réserve sur les appellations tchèques, elles seront opposables à tous les pays membres à partir de l'admission de la Tchéquie à l'Union, prévue pour janvier 2004.
