Les archives d’Antonín Dvořák inscrites à l’UNESCO
Deux collections documentaires tchèques ont récemment été inclues au Registre international de la Mémoire du monde de l’UNESCO : les Archives du compositeur Antonín Dvořák ainsi que la Collection de cartes anciennes rassemblée au XVIIIe siècle par un diplomate du nom de Bernard Moll.
Parmi les 64 propositions d’inscription approuvées fin mai par le Conseil exécutif de l’UNESCO, figurent donc les Archives d’Antonín Dvořák (1841-1904) qui contiennent la plupart des manuscrits du grand compositeur tchèque, des lettres et autres documents se rapportant à sa vie et à sa carrière, mais aussi des objets personnels comme des livres, comme le détaille Veronika Vejvodová, du musée Antonín Dvořák à Prague, qui est en charge de ces objets :
« Le cœur des archives est constitué par les manuscrits de Dvořák, mais nous avons également sa correspondance et ses documents personnels, la bibliothèque du compositeur et des photographies, ainsi que des documents imprimés, tels que des programmes et des affiches. Ce qui rend ces archives uniques, c’est qu’il s’agit des archives personnelles d’un compositeur tchèque très important et que nous possédons environ 90 % des manuscrits musicaux originaux de ses compositions, avec ses opéras, ses symphonies, ses poèmes symphoniques et ses œuvres de musique de chambre. »
A partir du mois de septembre le musée Antonín Dvořák exposera certaines de ces pièces rares tirées des archives du compositeur, avec tout au long de l’année, la présentation de différents documents précieux. Et le classement de ces archives à l’UNESCO devrait permettre d’attirer les visiteurs dans ce petit musée situé depuis 1932 dans un petit pavillon d’été baroque du quartier de la Nouvelle Ville.
Autre ensemble de documents qui rejoint le prestigieux registre de l’UNESCO, la collection Moll, une collection de cartes anciennes datant de la fin du XVIe siècle jusqu’au XVIIIe siècle. La collection rassemble plus de 12 000 pièces compilées par un certain Bernard Moll, diplomate de profession, comme le détaille Jindra Pavelková de la Bibliothèque morave de Brno où la collection est conservée :
« Bernard Moll était un collectionneur privé. Quand il voyageait quelque part en raison de sa profession, il se rendait toujours chez des antiquaires et faisait une nouvelle acquisition. »
L’ensemble de la collection Moll a été numérisée et est consultable sur le site de la Bibliothèque morave. Gigantesque par sa taille puisqu’elle pourrait remplir la place centrale d’une ville moyenne, la collection aurait pu avoir un destin bien moins glorieux et être mise au pilon, n’était le don fait par le petit-fils de Bernard Moll à la Bibliothèque morave :
« A l’époque, la bibliothèque de Bernard Moll et la collection de sciences naturelles avaient été proposées à la cour à Vienne qui était intéressée. Mais pour la collection de cartes, c’était beaucoup plus compliqué en raison de la quantité de documents. Il faut comprendre les héritiers : quand on se retrouve avec une telle masse et qu’on n’a pas d’endroit où tout conserver, c’est plus un fardeau qu’autre chose. »
Créé en 1992, le programme de l’UNESCO vise à la préservation du patrimoine documentaire mondial et compte déjà près de 500 documents. Les documents tchèques choisis cette année rejoignent entre autres sur cette liste sept documents français dont le film Shoah de Claude Lanzmann ou les Essais de Montaigne.