Les Clary-Aldringen, une maison princière de Bohême à l’ère des Révolutions

Teplice, source: public domain

Dans la rubrique historique de Radio Prague, rencontre aujourd’hui avec l’historien Matthieu Magne, auteur d’une thèse sur la famille des Clary-Aldringen, une maison princière basée au nord de la Bohême, dans la station thermale de Teplice, et mise à l’épreuve par les bouleversements révolutionnaires qui caractérisent le tournant des XVIIIe et XIXe siècles.

Une famille caractéristique de la haute noblesse d’Europe centrale

Matthieu Magne,  photo: Academia /  Université Toulouse II
« Cette famille mérite une présentation parce qu’elle fait partie des maisons qui se sont construites à partir de la guerre de Trente Ans, au XVIIe siècle, ce qui fait qu’elle se différencie notamment des anciennes familles tchèques. Au cours de mes recherches, j’ai essayé de montrer que son ancrage en Bohême du Nord a été très long et progressif. Son nom l’indique bien puisque les Clary et les Aldringen sont deux familles, qui finalement au XVIIIe siècle, n’en ont fait plus qu’une. Il y a d’un côté les Aldringen, avec un maréchal qui s’est distingué par les armes et de l’autre les Clary, une famille beaucoup plus ancienne et qui vient d’Italie. Ces deux familles ont en commun le service de l’empereur Habsbourg.

Leur histoire, c’est celle d’une rencontre, entre deux familles, et puis avec cette seigneurie de Teplitz, en Bohême du Nord, qui en est le cœur. C’est une histoire qui est longue, progressive, heurtée. Elle va se dérouler tout au long du XVIIIe siècle entre cette seigneurie, Prague et Vienne, où les Clary vont peu à peu se distinguer à la cour de l’empereur, notamment en occupant la charge de grand veneur, donc de maître des chasses, d’abord en Bohême puis dans l’ensemble de la monarchie dans la seconde partie du XVIIIe siècle. On a là un objet historique tout à fait intéressant d’une arrivée, d’une implantation qui va se jouer à plusieurs échelles jusqu’à l’obtention du titre princier en 1767, sur lequel j’ai centré une bonne partie de mes recherches. »

Que signifie, dans cette société autrichienne, dans cet empire des Habsbourg, d’être noble et d’avoir ce statut princier comme la famille des Clary-Aldringen ?

« C’est une excellente question surtout au vu de la grande diversité nobiliaire de l’Europe centrale. Cela a plusieurs implications parce que cela dépend de la façon dont on envisage le titre puisque les Clary-Aldringen sont comtes puis princes : d’abord comtes de Bohême, comtes d’empire puis princes de Bohême et d’empire.

Teplice,  source: public domain
Parmi les nombreuses implications, notamment politiques, je ne vais en prendre qu’une seule, celle sur le mode de vie. C’est la manière dont ils vont se partager entre la vie à Teplitz dans la seigneurie, généralement au cours des mois d’été, et puis l’hiver qui va se passer à Vienne. Ça, c’est tout à fait représentatif des équilibres politiques entre la Bohême et l’Autriche, puisque la centralité politique des Habsbourg à Vienne va faire que Prague ne va plus être, à la fin du XVIIIe siècle, qu’une ville de passage pour les Clary-Aldringen. Le prince y séjourne deux ou trois semaines durant lesquelles il va régler ses affaires pragoises. Il va vraiment partager son mode de vie entre le très local, Teplitz, et le royal, l’impérial, à Vienne. C’est cela qui fait la marque des grands nobles de l’Europe centrale. »

Vous avez étudié cette famille à travers notamment l’un de ses membres, Charles-Joseph, et dans les décennies qui constituent le tournant des XVIIIe et XIXe siècles, c’est-à-dire l’époque des révolutions atlantiques, des guerres napoléoniennes et même au-delà. Quel était l’intérêt pour vous de saisir cette période à travers cette famille des Clary-Aldringen ?

Charles-Joseph
« Cet intérêt a été central. Il a débuté au cours d’un Erasmus, que j’ai fait il y a maintenant dix ans et au cours duquel j’ai rencontré le professeur Ivo Cerman, qui m’a amené dans les archives et qui m’a mis au contact des journaux de voyage de ce Charles-Joseph, qui a voyagé à Paris, dans le Paris napoléonien, qui l’a retrouvé ensuite sous la Restauration, en 1822. Cela a vraiment été le point de départ de mes recherches.

Mon intérêt à partir de là s’est un peu élargi en amont et en aval, parce que, et c’est un peu ce qui rend cette famille très représentative de cette époque, on a une espèce de tournant francophone qui se met en place et qui se voit très bien dans les archives autour des années 1748-1750. Les Clary vont se mettre à utiliser de plus en plus le français, qui est la langue de la cour de Marie-Thérèse, au début sous la forme d’un français d’éducation, un peu heurté, un peu difficile, et puis, peu à peu, on va avoir une forme d’approfondissement, notamment à partir du mariage du père de Charles-Joseph, le prince Jean, qui se marie avec la princesse Marie-Christine de Ligne, dans les Pays-Bas autrichiens en 1775. A partir de là, cette famille va connaître un développement de la culture francophone qui est tout à fait intéressant et qui se termine dans les années 1848 avec le Printemps des peuples. Avec le fils de Charles-Joseph, on va retourner à l’allemand.

Donc Charles-Joseph se situe exactement au milieu de cette période de grande intensité culturelle et politique, bouleversée par la Révolution. Il est né dans cette culture francophone et il grandit dans cette Europe révolutionnaire puis napoléonienne, dans laquelle il va être un peu frustré parce qu’il ne va pas pouvoir voyager à cause de la guerre. Quand il part, c’est très tardivement. Il est déjà adulte, père. Ses journaux vont décrire cette Europe en pleine transformation et dans laquelle il va s’inscrire en tant que noble avec des problématiques qui vont être plutôt celles de la Restauration. »

Teplice et le développement d’un nouveau thermalisme

Les Clary-Aldringen disposent donc d’une seigneurie à Teplice/Teplitz. Pouvez-vous nous présenter cette ville à la fin du XVIIIe siècle ?

« Effectivement, c’est un espace tout à fait spécifique. Pour présenter cette ville, il faut remonter un petit peu en amont du XVIIIe siècle. Elle fait son apparition dans la géographie thermale de l’Europe vers le XVIe siècle. Pour situer, on est vraiment dans les Monts Métallifères de Bohême à la frontière presque de la Saxe. On a donc une ville qui attire depuis assez longtemps des baigneurs de la Prusse, de Prague, de Vienne, et qui est voisine de la très célèbre Carlsbad (Karlovy Vary en tchèque, ndlr). Mais à la grande différence de Carlsbad qui est une ville royale gérée par sa magistrature, Teplitz est une seigneurie. Les Clary-Aldringen notamment ont une emprise, un pouvoir beaucoup plus fort sur cet espace qui existait avant eux.

On a donc une espèce de rencontre entre le patrimoine thermal ancien et le patrimoine princier des Clary-Aldringen. C’est une espèce de mélange qui se développe et qui atteint son plus haut niveau de développement à la fin du XVIIIe siècle dans cette période néo-classique qu’on voit encore aujourd’hui dans le château de Teplice ou dans les bains. C’est une sorte de rencontre entre le néo-classique, qui est tout à fait caractéristique du paysage thermal des villes d’eau, et ce néo-classique princier qui est censé affirmer la magnificence du seigneur.

Teplice,  source: public domain

Sauf que les cartes se brouillent un peu à la fin du XVIIIe siècle. On est dans une bifurcation parce que, après l’entrée en guerre en 1792 contre la France, on a une plus grande facilité des baigneurs de l’Europe du Nord à venir dans ces stations thermales de Bohême. Cela va provoquer un afflux de baigneurs tout à fait considérable, qui vont totalement transformer ces villes d’eau. Teplitz offre un cas d’étude tout à fait intéressant parce qu’elle est exactement entre la ville thermale aristocratique, telle que pouvait l’être la ville de Kuks, qui était aussi en Bohême et qui était au comte Špork et, d’un autre côté, les villes impériales comme Franzensbad (Františkovy Lázně en tchèque, ndlr) qui sont vraiment aménagées par l’empereur à la fin du XVIIIe siècle. On est dans cet entre-deux qui va se transformer à la fin du XVIIIe siècle pour arriver à une station thermale extrêmement fréquentée, dont le pic de fréquentation sera à peu près dans les années 1820. »

Dans cette évolution vers une station thermale populaire, quel rôle joue la famille des Clary-Aldringen ?

« Ils ont un rôle qui est tout à fait intéressant et qui est un peu paradoxal, c’est-à-dire qu’ils ont un rôle à la fois passif et actif. Ils ont un rôle actif parce que c’est eux qui maîtrisent la plupart des équipements. Ils vont donc jouer un rôle moteur dans la modernisation, dans l’aménagement de Teplitz après un grand incendie qui a eu lieu en 1793.

Teplice,  source: public domain
C’est le prince Jean qui va mener cette action à laquelle je me suis intéressé dans ma thèse à travers une approche globale de la géographie urbaine et d’une approche de détails sur certains bâtiments, par exemple un établissement de bain tout à fait moderne qu’il appelle le Herrenhaus, donc la maison des seigneurs – ce n’est pas anodin -, qui correspond en fait à ces complexes intégrés avec des bains au rez-de-chaussée et des appartements modernes. Il va s’en servir comme d’une espèce de fleuron immobilier pour développer le thermalisme moderne, pour intégrer aussi les demandes de ces baigneurs qui étaient de plus en plus exigeants.

En même temps, cela va lui permettre un peu de préserver cette empreinte aristocratique, cette marque du pouvoir des Clary-Aldringen, dans un espace où la clientèle s’élargissait et où la concurrence entre les aristocrates et les bourgeois était très vive dans tous les espaces, au bain mais aussi sur la promenade que le prince va faire construire, sur les promenades qui vont de plus en plus loin dans les montagnes.

Cela m’amène au deuxième aspect du rapport des Clary-Aldringen au thermalisme, qui va être d’un côté une source d’affirmation – très ancienne parce qu’ils ont construit un peu leur identité sur cet accueil des souverains, notamment de Pologne dès la fin du XVIIe siècle -, et, en même temps le fait au XVIIIe siècle que cette nouvelle catégorie de baigneurs qui va arriver, va leur faire subir certaines transformations. On a par exemple certaines logiques de consommation que le prince va avoir du mal à comprendre, qu’il va essayer d’accompagner. Il va par exemple ouvrir ses propres boutiques pour accueillir les marchands de mode ou les apothicaires. D’un autre côté, il va voir d’anciens espaces, d’anciens repaires aristocratiques se démocratiser en quelque sorte. Donc on est vraiment dans cet entre-deux entre la ville d’eau du XVIIIe et la station thermale du XIXe siècle. Pour les Clary-Aldringen, cela va être à la fois une force et une contrainte. »

Les Clary-Aldringen dans l’Europe en révolution et en guerre

La famille des Clary-Aldringen, à cette époque, vit, subit ou en tout cas observe une transformation importante avec la Révolution française et avec la mise en cause du statut nobiliaire, avec en France l’abolition des titres de noblesse. Les membres de la famille Clary-Aldringen se sentent-ils menacés dans leur essence, dans leur identité ? Comment perçoivent-ils les événements français ?

« C’est une excellente question et cela a été un point de départ des interrogations. On ne peut pas ôter le fait qu’effectivement il y a une inquiétude très certaine, très notable notamment dans les lettres que Jean de Clary écrit de Teplitz et qui montrent sa perception de l’Europe, ce qui vraiment qualifie les grandes familles. Comme il est lié aux Pays-Bas, qui étaient aussi en révolution, il avait une espèce de perception des affaires européennes qui avait pour conséquence d’accroître l’inquiétude. Cela dit, je crois que ce qu’il faut souligner, c’est moins la crainte de perdre le statut, que l’adaptation à ce monde en changement et en fin de compte la conviction – qui est très nobiliaire -, que quoi qu’il se passe, la noblesse restera. La question n’est pas tant comment défendre la noblesse que comment l’adapter à ce monde qui change, sans perdre ses valeurs, sans perdre ses héritages, sans perdre ses traditions.

Le cas des Clary-Aldringen le montre très bien parce que c’est une famille qui, de manière un peu paradoxale, une fois qu’elle a obtenu son titre princier, ne s’est pas engagée en politique. On n’a pas une famille de grands commis, de ministres d’Etat, qui aurait pu s’engager dans la contre-révolution, mener des armées… Pour moi, cela représentait du coup une sorte de défi en termes d’histoire politique. J’ai été obligé de me demander si je ne pouvais pas penser autrement l’histoire politique des Clary-Aldringen, s’il n’y avait pas d’autres sens, d’autres manières d’exprimer le politique au travers de leur vie quotidienne, de leur mobilité, de leurs pratiques culturelles aussi.

C’est là qu’est apparue cette espèce de manière dont on va réfléchir sur soi, réfléchir sur sa condition et ensuite tenter de s’adapter à ces bouleversements. Au terme de cette période de réexamen, une fois la violence passée, la question c’est comment on va réinscrire ces héritages dans l’Europe et on est donc en plein dans une problématique de restauration, qui est vraiment celle de la génération de Charles-Joseph. »

La violence de la période s’exprime également par le contexte guerrier. Entre 1792 et 1815, il est presque permanent entre la France et l’Autriche. Plusieurs fois, le territoire de la Bohême est occupé par les armées françaises. Comment cela impacte-t-il la vie de la famille des Clary-Aldringen ?

« Comme je vous l’ai dit, l’histoire des Clary-Aldringen n’est pas une histoire politique au sens traditionnel du terme. Par contre, la politique est venue à Teplitz, elle est venue à eux. Très concrètement, ce sont les soldats blessés qu’il a bien fallu accueillir. Donc il a fallu construire des hôpitaux, il a fallu aussi accueillir cette population traumatisée par la guerre, qui va se mêler au reste des baigneurs, ou plutôt qu’on va tenter de reléguer loin de la ville. Cette guerre a des aspects très concrets, et notamment la perspective d’une émigration, avec nombre d’émigrés qui viennent à Teplitz et qui devient finalement une réalité pour la famille elle-même, d’abord avec les avancées du général Jourdan en 1796 et d’un certain Bonaparte qui arrive sur Vienne en 1797. Là, on commence à penser qu’il va falloir fuir.

Teplice,  source: public domain
C’est une tension qui traverse toute la période, jusqu’au choc de la bataille de Leipzig en 1813, où la ville de Tepliz a servi d’état-major. C’était un peu le revers de la médaille des villes d’eau. Comme elles étaient adaptées pour recevoir un grand nombre de visiteurs, on en faisait des centres politiques. Là, c’est un centre d’état-major, ce sera aussi le centre du congrès des villes allemandes en 1848. En 1813, Teplitz a été ruinée, détruite. J’ai des lettres de Charles-Joseph où il ne peut même plus y retourner et il dit : ‘Bon voilà, ce qu’on m’en dit, c’est que c’est un cloaque sanglant, il y a des bras, il y a des jambes. On n’y comprend plus rien.’ Effectivement, tous les efforts du prince Jean pour moderniser sa ville, pour l’embellir, vont être ruinés en trois semaines, non pas par les Français, mais par les alliés russes, prussiens et autrichiens qui vont en faire un état-major. Donc cette guerre, elle est omniprésente et elle est vécue au quotidien. »

Il y a un autre aspect intéressant de la vie des Clary-Aldringen, c’est la question des voyages, que Charles-Joseph rapporte dans ses journaux, à partir de ses notes, et notamment son voyage à Paris en 1810 pour le mariage de Napoléon et de Marie-Louise, ou en 1816 en Italie, dans l’esprit un peu du Grand Tour, en allant à la baie de Naples et à Rome. Que nous disent ces voyages de Charles-Joseph et comment les rapporte-t-il ?

« Effectivement, pour le citer lui-même, cela a été un peu ‘les points lumineux’ de son existence. On a parlé de ce contexte politique qui est essentiel pour bien les comprendre, et surtout pour comprendre la portée de la manière dont il a écrit ses voyages. D’un côté, ces écrits tiennent à la tradition de l’écriture du voyage aristocratique, très nourri, très prolixe, et qui en même temps, s’ouvre à de nouvelles expressions, à de nouvelles manières de concevoir, de voir le monde, notamment par l’intégration de la culture visuelle. Charles-Joseph dessinait beaucoup et il va réinvestir ce dessin dans ses journaux de voyage. Le monde n’est plus seulement décrit, il est aussi dessiné. C’est un tournant majeur par rapport aux récits de voyage de ses ancêtres.

Le mariage de Napoléon et Marie-Louise d'Autriche
L’Europe qu’il découvre est en effet en plein bouleversement et elle va l’amener à réfléchir sur sa propre existence. Pour replacer un peu la chronologie de ces voyages, jusqu’en 1810, il ne voyage pas ou très peu hors de la monarchie des Habsbourg. En 1810, il est envoyé en tant que chambellan pour le mariage de Napoléon et Marie-Louise d’Autriche. Il découvre Paris avec un sentiment un peu ambivalent de se retrouver dans la capitale aristocratique du XVIIIe siècle et puis, en même temps, d’être dans la capitale du vainqueur, qui avait imposé la paix de Schönbrunn à l’Autriche.

La victoire des alliés va lui rouvrir les portes de l’Europe classique et il va partir en Italie. Il fait d’abord un voyage individuel en 1816, où là on lit vraiment presque l’émancipation du jeune homme. Il quitte sa famille et il va se réjouir en Italie, qu’il retrouve ensuite pour la santé. C’est très caractéristique de l’évolution du voyage. Il va repartir, cette fois avec toute sa famille, pour s’installer à Naples pendant deux ans.

Le plus important à souligner, c’est que vous avez dans les journaux de Charles-Joseph la quintessence d’une ancienne tradition, d’une ancienne manière de faire, qui va s’inscrire dans un monde nouveau, un monde politiquement plus ouvert. Il va par exemple le voir en allant dans le salon de Madame de Staël à Florence, où il va entendre des conversations politiques, des réflexions sur le cosmopolitisme, sur le libéralisme. C’est une ouverture beaucoup plus technique aussi, notamment à Naples, où il va voir les bateaux à vapeur, les envols en montgolfière. Cela va profondément l’interroger sur sa condition d’aristocrate dans cette Europe du congrès de Vienne. »

Matthieu Magne est chercheur associé au Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine de l’Université Nice Sophia Antipolis et au Centre d’Études des Mondes Modernes et Contemporains de l’Université Bordeaux Montaigne. Son travail de thèse devrait faire l'objet d'une publication au cours de cette année aux éditions Honoré Champion.

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